Je vous adresse, Monsieur et cher ami, un paquet pour Mr. holker qui est de conséquence pour moi. Je vous l’envoÿe décacheté pour que l’on voye que je n’y parle point nouvelles. Ce n’est pas pour vous, comme vous pouvés bien penser, que je prend ces précautions. Je le recommande a vos soins, et vous prie de le lui faire tenir par la voÿe que vous supposés la plus sûre. Sil étoit encore tems de le faire partir par L’Alliance, j’estime cette occasion une des meilleures.
Je vous ai mille obligations pour la facon sincere et amicale avec laquelle vous m’avès parlé. La sagesse de vos réflections, jointe a l’embarras et l’incertitude d’un passage, a sinon éteint, du moins réprimé le désir extrême que j’ai encore de retourner, et que rien au monde ne pourroit détourner si je n’avois que des dangers et des peines de corps a essuÿer.
Je ne scai pas ce que c’est qu’être importun avec mes amis, en conséquence je ne vous parlerai plus de venir diner a la campagne, mais soit dans deux jours, soit dans deux mois, vous serai toujours le bienvenu et vous ferés grand plaisir.
Je suis avec toute l’Estime et l’attachement d’un véritable ami, Votre tres humble et obeissant serviteur