Le fargès vaisseau francois venant des Isles de france et de Bourbon, qui fût vu et reconnu sous le cap vers le milieu d’avril par la Corvette La Mouche; Le fargès, dis-je, qui a depuis, à ce qu’on assûre, été pris à la hauteur des Açores le 23. Juin dernier par l’amiral Grave qui, sans doute, l’aura conduit à l’amerique septentrionale, avoit à son bord comme officier ou comme passager le S[ieu]r hercule marie Guerin fils du s[ieu]r Guérin négociant de la ville d’Aurai en Brotagne, auquel Monsieur francklin a bien voulu déja rendre service à l’occasion de la cargaison que le d[it] s[ieu]r Guérin avoit acheptée du s[ieu]r Wicks capitaine de la fregate sur laquelle Monsieur francklin arriva à Aurai en 1776.
Dans la juste crainte où est le s[ieu]r Guérin que les Effets de son fils et de son cousin le s[ieu]r Jean-Pierre Trevien Bonnard aussi troisiême sur le même Vaisseau Le fargès, n’ayent été pillés et que par conséquent ces deux Jeunes officiers ne se trouvent sans ressources, il supplie très humblement Monsieur francklin Ministre Plénipotentiaire des Etats Unis, de vouloir bien accélerer leur Liberté, et au moment de leur élargissement leur faire compter à l’amerique à chacun d’eux, six cent Livres argent de france, que le s[ieu]r Guérin pere remettra en france à Monsieur francklin soit d’avance, s’il l’exige, ou sur le reçu des deux Prisonniers après leur Echange.