Je ne perds pas un instant pour vous remercier avec tout l’enthousiasme de la reconnoissance de la bonté que vous avéz eu de parler de moi a M. votre pere. Je me recommande a la chaleur de votre amitié pour écrire au capitaine Jones de facon a ce quil vous accorde votre demande. Comme a bord de cette frégatte est l’ami Blodget, je suis scûr quil partageroit avec plaisir avec moi sa cabanne, je vais lui écrire a ce sujet.

Comme depuis mon retour en france je n’ai pu obtenir de nouveau grade et que l’on pourroit croire en Amérique, que cela vient de ce que l’on est pas content de moi dans ma patrie, il seroit bien essentiel pour moi que son excellence aprés avoir scu la facon dont le Ministre et les bureaux de la guerre pensent sur mon comte quil ait la bonté de me donner une lettre, (non de recommendation mais qui constatât la satisfaction que le roy a de mes services,) pour le Congrês.

Dans le moment même que j’ai l’honneur de vous écrire, j’ai le plus grand espoir d’être fait Lieutenant colonel, peutêtre le serai je avant mon départ, mais si j’en attendois l’octroy peut être aussi cela me feroit il manquer la campagne d’Amérique. Dailleurs il y a grande apparence que les Régiments qui resteront en france n’auront rien a faire.

Je ne puis accepter l’honneur que vous me faites de m’inviter a diner pour dimanche prochain parce que je vais a Versailles scavoir la réussite de ma demande. Mais je vous prie de nouveau de me donner votre jour n’importe celui que vous choisiréz de la semaine prochaine, pour aller diner a Saint mandé. J’ignore si Mr. Le Docteur Bankroft est de retour, s’il l’est je vous prie de lui faire bien des compliments et de l’engager a nous faire le même honneur que vous.

Je suis avec la plus vive estime et le plus sincere attachement, Monsieur et cher ami, Votre tres humble et tres obeissant serviteur