Lors qu’en Amerique, vous voulutes prendre le nom et les qualités de Comte de Montfort, je ne vous dis pas Le Contraire, malgré qu’on me fit beaucoup de questions sur votre Compte, et que je connus aussi bien qu’a present, quelle étoit votre Origine a figeac; vous vous fites assez connoitre par votre conduite, vous n’ignorez pas que j’etois convaincu de tous vos torts et que malgré cela je pris votre parti, parce que toute La terre s’etoit dechênée contre vous; c’est ce qu’on me verra toujours faire envers les malheureux; J’espere ne point trouver toujours des ingrats.
J’aurois laissé le soin a la vraie famille de Monfort, de s’opposer aux titres que vous voulez toujours garder en france, si vous vous etiez seulement borné a vous faire demander votre protection, pour vous même, par votre vrai pere Mr. Prat de figeac, mais pousser la fourberie jusqu’a y faire donner ma famille; vous auriez Du moins en vous oubliant ne point cesser de me connoitre: Le tems que vous m’avez frequentez en Amerique, devoit assez vous convaincre que je ne suis pas homme a souffrir de pareils procedés sans en avoir raison: vous voudrez bien être persuadé J’espere, que si je ne reçois pas par le prochain Courier, toutes les Lettres que vous avez trop longtems gardées entre vos mains de la part de mes parens, Particulierement deux, l’une de mon pere et l’autre de Mr. Pre. [Pierre?] Payes mon Cousin, pour lesquelles on est assez bon pour demander votre protection, chose que vous avez parbleu grand besoin vous meme; que quelqu’un d’assez compatissant voulut s’interesser pour vous. Si vous éludez à me faire passer ce que je vous demande cy dessus, je ne me servirai pas de vos menaces de publier sur les gazettes, mais je ne tarderai pas à vous joindre et rendre Compte au Docteur franklin de votre conduite, De même qu’à tous ceux qui meritent de le sçavoir, je suis