From — Mazue (unpublished)
a Marseille le 24 mars 1783
Monseigneur

Les malheurs de la guerre ayant derangé, ma fortune, il ne me reste pour principale ressource que 11100 pounds provenant d’une vante faite de mes marchandises dans votre continant. Comme le payement en fut fait en papier-monoye dont le capitaine du vaisseau ignoroit le discredit, et qu’il ne lui fut pas possible de faire le recouvrement de mes fonds en denrées du païs avec ce même papier monoye, il le deposa a la Chancelerie de france.

Par un panchant naturel pour L’agriculture je me trouverois emplement dedomagé de ces fonds morts pour moy, si en faisant au congrès une cession de ce papier il vouloit me faire une concession d’un equivalent de terres dans quelque province meridionale des etats unis. Comme Votre Excellence peut juger avec Certitude des dispositions du Congrès sur ce point, et me dire affirmativement, si je puis attendre, ou non, cette Concession de sa bonté; je prends humblement la liberté de m’addresser a vous Monseigneur, dans la Confiance qu’il vous plaira me donner une reponce qui m’epargne les fraix dun voyage pour L’amerique que je crains de faire inutillement pour aller faire moy même ma demande au Congrès. Je sens la liberté que je prends; mais le rapport que cette affaire à avec létat dont vous aves si glorieusement contribué a jetter les fondements et que vous representes, me rassure, il me met dans la Confiance qu’il vous plaira maccorder la grace d’une reponce que je demande a genoux a votre ame compatissante pour un infortuné dans les sentiments du plus profond respect avec lequel je suis et serai toujours Monseigneur votre très-humble et très obeissant serviteur

Mazue

Mon addresse est dans la maison du Sr. Lapierre negotiant rue des maçons.
Endorsed: Masue 24 Mars 1783
639403 = 039-u207.html