Louis fouché agé de trente six ans, natif de L’Isle d’Oleron en St. Onge, fils de feû André fouché capitaine de Navire et Armateur, a l’honneur de Representer à Vôtre Grandeur que depuis sa plus tendre Jeunesse Jusqu’a ce moment, a parcourû touttes La Merique et Les Mers qui l’Environnent, ayant resté vingt un mois prisonnier de Guerre en Angleterre, avec feû son pere, ayant perdû des ce Momment Majeure partie de ce qu’il pouvoit avoir, ayant cependant proffité de l’usage de la langue qu’il à apris par principe, et qu’il a assé conservé Jusqu’a ce moment; à Ensuitte fait cest campagnes au service, et à servi sous les Ôrdres de feû Monsieur le Marquis de Crusol Gouverneur d’Oleron sur les Batteries en qualité d’Enseigne pendant l’Espace de dix huit mois, et en mil sept cent soixante trois, c’est embarqué pour le Mississipy où il à Resté tant dans cette partie que dans le Canada, la Nouvelle Angleterre, La Georgie, et Les Ilinois, Lespace de neuf année; oû il y faisoit Commerce, ayant Non Seullement acquis l’Estime des personnes honnestes qui habitents Touttes cette partie, mais une parfaitte Connoissance du Commerce, tant pour celui qui se fait parmy Les habitans que celui de la traitte, connoissant les Marchandises qu’ils Leurs sonts propres; Et à voulû passer à Londre en mil sept Cent soixante et dix dans un Navire Anglais avec le peût de Bien qu’il pouvoit avoir, aprés avoir Eû le Mal’heur de perdre son pere dans le Golfe du Mexique sortant de la Verracrux, avec deux Navires a lui appartenant, et à Eû lui même Celui de faire Noffrage, à l’Entré de la Rivierre de Savanna dans la Nouvelle Georgies, où il perdit Majeur partie de ce qu’il avoit avec Luy, il c’est cependant Rendû dans sa patrie, oû il na trouvé d’autre Resource que le chateau de Romegoux prais Charente, ché Monsieur le Marquis De la Roche Courbon Comte de Bleuac, [Blenac] oû il à toujours Resté Jusqu’a aujourd’hui En qualité de Receveur, et ce voyant dans ce Moment d’Epourvû de pere et de Mere, Prend la Liberté de ce jetter aux pieds de Vôtre Grandeur, pour quele veüille Bien lui accorder c’est Bontez. Ce n’est point Monseigneur un avanturier qui Cour aprais Les fortunes, mais un Citoyen zellé qui ne cherche qu’a saquerir de L’Estime et de l’Experiance; il daigne donc aujourd’hui Reclamer vôtre suffrage dans l’Espoir qu’il à que feû son pere avoit L’honneur destre Connû de vous, Luy ayant souvant [entendu] Reiterer vôtre Nom en lui disant qu’il avoit eû celui de voir vôtre Grandeur dans plusieurs Androits; En Consequance de cette avoeû je la prie donc de M’honorer de sa protection et Bienveilliance en Donnant cest ôrdres oû Recomma[n]dations dans la Nouvelle Angleterre oû il seroit dans l’Intention de passer, soit pour travaillier dans son Commerce oû autre Etat qu’il plaira à Vôtre Grandeur de lui indiquer; il à cependant parlé aux Sieurs Chevallier et Monteau, pour embarquer sur le vaisseau le fier Rodrigue, qui est en armement pour cette colonie, ils lui ont Repondûs qué les Officiers etoients tous faits, mais qu’il pouroit embarquer comme volontaire, ce qu’il à accepté ne voulant pas d’avantage Rester dans l’Inaction, et cherche des Moyens à parvenir; il n’a dont point pû parler à Monsieur de Beaumarchais armateur dudits vaisseau, ne setant point trouvé Lors de son passage à Rochefort, qu’il Luy auroit peut estre accordé c’est Bontes; il supplie Vôtre Grandeur de vouloir bien l’honorer du’une part dans vôtre souvenir. Il ne cessera d’adresser les voeux les plus ardent au Ciel pour la santé et prosperité de Vôtre Grandeur.