Monseigneur,
Charles Drouët, Bourgeois de cherbourg en Basse normandie, à reçu chez lui Le Sieur Lukis de virginie échappé des prisons d’Angleterre, après avoir été pris dans un navire de Baltimore en Mariland chargé de tabac pour Bourdeaux en france; il a fait son possible pour procurer à son allié les secours qui lui étoient utils; L’habitude de le connaitre et de converser avec lui n’a point laissé douter le suppliant que ce jeune homme, officier dans le navire ou il a été pris, n’eust une connaissance parfaitte de la Navigation et particulierement des costes d’angleterre, il s’est convaincu de son zële pour le service de sa patrië et de l’ardeur qu’il a de commander un petit Corsaire sous La Commission du Congrès.
Le suppliant égallement animé du désir violent d’estre util à sa patrië et à la prospérité des peuples alliés de son Roy, se propose, de société avec le dit sieur Lukis, d’armer un petit Corsaire dont L’Equipage sera composé d’amériquains actuellement en ce païs. Si vos Bontés répondent à son empressement ce petit Corsaire seroit prest à mettre à la voille dès qu’il auroit plu à Votre exellence faire passer au Capitaine Lukis une Commission du Congrès pour courir sur les anglais dans le corsaire l’heureuse alliance armé à Cherbourg. Le suppliant certain que tous vos voeux ne tendent qu’à la prospérité des Etats unis de L’amerique, de la france et au bien estre de tous leurs habitants amis et alliés ose se promettre que vous daigneres Lui accorder une grace qu’il sollicitte avec ardeur.
Le suppliant ne cesse de demander au ciel la précieuse conservation de votre exellence.