J’ai l’honneur de vous adresser la note que je vous ai annoncée. Je crois que vous y trouverés de bonnes raisons pour faire obtenir a un homme de beaucoup de merite une distinction à laquelle il sera tres sensible. Je ne le serai pas moins que lui, car je lui ai de grandes obligations, dont la plus foible est de m’avoir sauvé la vie dans une maladie que j’ai eue en amerique. Dans ce moment-cy, il me rend un service plus essentiel soignant une de mes plus anciennes et de mes meilleures amies qu’il n’a pas quittée depuis 15 jours. Seul avec elle a la campagne, je ne sai pas ce que je serois devenu sans lui. Sa maladie a commencé le jour même que j’ai eu l’honneur de vous voir a Passy, et comme elle n’est pas encore terminée, elle me prive du plaisir de vous porter moi même la note cy jointe. Il me semble que si on veut bien considerer en amerique le docteur coste comme ayant conduit des hopitaux absolument americains, ainsi que c’est arrivé après le siege d’York, la decoration qu’on lui accordera ne pourra tirer a conséquence, personne n’ayant eté comme lui dans le cas de rendre des services directs, et hors de la ligne des services auxiliaires. Votre arrivée icy, mon cher docteur, a décidé du bonheur d’un peuple entier, il faut au moins que votre retour en amerique fasse celui de quelques individus. Eh! Ne nous devés vous pas assés de dedommagemens pour les regrets que vous nous laisserés? J’espere vous voir avant votre depart et mesler mes voeux a ceux que tous les honnetes gens doivent former poure que vous jouissiés longtems de votre gloire, qui est peu de chose a vos yeux, et du bien que vous avés fait, qui est d’un grand prix pour votre coeur, Agrées, mon cher docteur, l’assurance des sentimens tendres et respectueux avec lesquels j’ai lhonneur d’etre votre tres humble et tres obeissant serviteur