Les affaires dont j’ai été surchargé depuis que j’ai eu l’honneur de vous voir, ne m’ont permis de pouvoir vous envoyer plustost le mêmoire que Je vous communiquai. Je désirais y joindre tout le détail phisique, de la Recherche des principes de l’art militaire; mais la même Raison, m’a encore arrêté. J’ai pris la liberté de vous l’envoyer tel qu’il est attendu que je vais partir et que je n’ai pas un instant. S’il vous arrivoit de le faire traduire en france je vous prie de ne [le] Confier qu’a une personne sure, et qui ne soit pas capable de le Répandre; et de ne pas Lui apprendre de qui vous le tenés, attendu que cela pourrait me faire tort. Je profitte de l’occasion d’un Capitaine de Navire qui Desireroit suplier vôtre Exellence de lui accorder ainsi qu’a un Compatriotte qu’il à avec lui le Commandement ou autre Emploi sur un Vaisseau des Colonies unies; c’est un Excellent marin autant pour la guerre que pour le Commerce. Il ne a donné plus d’une preuve dans les dernieres Guerres. Je joindrais mes prieres aux siennes, si elles pouvaient meriter quelqu’egard. Il ne me reste plus qu’a faire des voeux pour l’heureux succès de vos travaux, il parait que l’Espagne va s’unir à la france, et que la plus grande partie des puissances Européenne suivront l’exemple de ces deux Couronnes. Ce grand Ouvrage n’était digne que de Mr. De francklin, ce n’était pas trop pour lui, que d’éclairer une partie de l’Europe; et d’estendre la liberté à L’Amérique. J’ai l’honneur d’être avec tout le Respect et la vénération possible Monsieur de Vôtre Excellence Le trés humble et trés obeissant Serviteur