Jamais n’ayant eû l’honneur de vous écrire faute de matiere, et presentement desirant de negocier avec vôtres compatriottes, à quoi je ne peus parvenir sans vôtre resource, puisque je n’ai aucune connoissance ou correspondences dans l’Amerique septentrionale (autrefois à l’angleterre) raison pour quoi je prens la liberté de m’adresser á vôtre seigneurie afin qu’il lui plaise de m’indiquer dans la ditte amerique des maisons solides et commerçantes en tabac, ris, sucre et autres articles, étant de debit dans le paÿs bas, en même tems de me vouloir participer de vos reflections touchant le commerce, et me notifier la marchandise de la Flandre imperiale qui convienne aux collonies (laquelle je pense étre de toilles de la même qualité et du même prix que ceux que j’envoye ordinairement par la flotte espagnolle à l’amerique meridionale) enfin la route que je devrois prendre pour la plus grande sureté de l’envoÿ ou le retour de mes marchandizes et lettres, soit dans les circonstances du tems actuel, soit apres qu’on aura reconnû vos compatriottes pour peuples libres et independant; il m’est aussi tres important de sçavoir leur maniere de tenir livre ou compte, et la difference de monnoïe, c’est a dire, le pair du change de l’amerique entre la france, où l’angleterre pour pouvoir faire mes operations d’aritmetique très necessaires pour étre en état de poursuivre ma speculation; ce qu’esperant de vôtre zele pour le bien etre de vôtre patrie, j’ai l’honneur de me dire tres sincerement et sans reserve en toutte occasion Monsieur Vôtre tres humb[le] serviteur