Attribuez ce Long délai a ma douleur et partagez mes justes régrets. Le chevalier Gaëtano Filangieri mon Epoux, mon ami n’est plus, une maladie cruelle l’a emporté le 21 juillet a la fleur de son âge et avec lui toute ma felicité. Il a laissé trois enfants sans autre fortune que celle de la memoire de ses vertus, et de sa réputation. Si la lettre que vous lui aviez adressée sous la date du 14 octobre 1787 ne lui fut parvenuë que le premier juillet qui étoit le premier jour de sa maladie, il se seroit empressé de vous ecrire, Monsieur, et de vous rémettre les copies de sa Science de la Legislation que vous lui aviez demandé. J’exécuterai moi-meme ce qu’il auroit fait, et vous recevrez par le canal que [vous] lui aviez indiqué tout ce que vous désirez. Le peu qu’il nous reste de son ouvrage immortelle va être imprimé, et je me ferai un devoir de vous le mander de même dès qu’il aura parû, outre de plus j’y joindrai l’histoire de sa vie et ce qu’il y aura de meilleur de sa composition sur ce triste évenement.
Agréez Monsieur mes assurances de la haute consideration et du sincere respects qui vous est du a tant de titres avec lesquels jai l’honneur Detre Monsieur Votre très humble et obéissante servante