Me voila a vos Genoux, mon cher Cousin, mais c’est pour vous demander tant de choses que je ne sais par ou commencer. La plus sage est de penser a moi dabord et après je ferai les affaires des autres. Il s’agit de nous procurer une copie du Trio que Madame Brillon a composer pour elle et pour ses filles. Je sais que la chose sera difficile, mais je crois que rien ne vous etes impossible nous vous en aurons une tres grande obligation et nous nous engageront si vous voulez a ne laisser jamais sortir cette copie de nos mains. Voici ce que j’ai encore a vous demander, c’est de presenter tres humblement le papier cy joint a Monsieur votre Pere en le priant de mettre sur la marge une reponse tres exacte a toutes les questions qu’il contient—et quand cela sera fait de me renvoyer bien vite le papier. Madame la Marechale de Bauveaux attende ces reponses pour placer un paratonnerre sur son chateau ainsi depechez vous, car si vous tardiez et que la tonnerre alloit n’avoir pas la complaisance d’attendre le retour du papier vous auriez bien des reproches a vous faire.
Vos noix sont tout prêtes. Mes Soeurs vous assurent de leur tendre amitie. Pour la mienne je vous en crois si persuadé que je ne veux pas vous en parler. J’embrasse votre Pere. Votre [petite femme?] me prie de vous dire qu’elle vous aimera beaucoup si elle pourroit aimer les absens.
Adieu Mon cher Cousin, Votre affectionnée et sincere Amie