Il y a environ 8 ou 9 Mois, que j’ai eu l’honneur d’adresser à Votre Excellence une lettre sur le sujet de mon frere, qui se trouve en qualité de Porte-Enseigne parmi les troupes Ducales de Brunsvic en Virginie. J’ai eu l’honneur d’exposer à Votre Excellence, que ce jeune homme s’est fait enroller malgré la volonté de ses parens, et qu’il a fait cette demarche uniquement sur le desir de voir les païs etrangers. Comme j’ai eu ensuite l’honneur d’entrer en qualité de Conseiller et Secretaire privé dans le service de Son Altesse Serenissime Monseigneur le Duc ferdinand de Brunsvic, frére du Duc regnant, ce Seigneur a eu la grace de vouloir retirer mon susdit frére du Militaire et de le vouloir recevoir dans son propre service. Sur les instances faites de la part de mon trés gracieux Maitre, Monseigneur le Duc regnant a agrée le Rappel de mon frére, et le Lieutenant de Haarstall qui a été envoyé à la Nouvelle Yorck, pour y transporter Quantité d’habits pour les troupes de Brunsvic en Virginie, a reçu ordre de le reméner, si les trés hauts Etats unis de l’amerique y vouloient donner leur Consentement. Comme je crainds cepandant qu’il y aura beaucoup de Difficultés à surmonter, pour obtenir le dit Consentement, Monseigneur le Duc Ferdinand mon trés gracieux Maitre m’a conseillé, de supplier Votre Excellence, pour obtenir sa haute Intercession. Je suis persuadé, qu’un môt de la part de Votre Excellence pourra lever tous les obstacles. L[ ] du Coeur de Votre Excellence etant trop connû, je s[uis certain?] qu’Elle daignera m’accorder ce bienfait, et me pa[rdonnera] la liberté, que je prends en Lui présentant ces lignes. C’est avec le plus grand respect et la consideration la plus distinguée que j’ai l’honneur d’etre, Monsieur, de Votre Excellence le trés humble et trés obeissant serviteur