[Beginning lost:] Monsieur, que vous resterez encore quelque tems en Angleterre. Ayez donc la bonté de m’apprendre si je pourrai encore vous faire tenir cela à Londres, ou si j’en chargerai l’un ou l’autre Capitaine qui fera voile de nos Ports pour Philadelphie. Il y aura aussi un Exemplaire pour la Bibliothêque.
Je finirai, comme j’ai commencé, en parlant de moi. J’ai fini mes précédens engagemens, sans vouloir m’embarquer dans un autre, d’aussi longue haleine, que l’on m’a présenté. J’ai cependant entrepris, pour aussi longtems que cela me conviendroit, l’éducation chez moi de deux jeunes Patriciens d’Amsterdam. Ce que ceux-ci me laissent de loisir, je l’emploie à la traduction françoise d’un bon Ouvrage Anglois, mais de longue haleine, c’est l’Histoire Chronologique du Commerce par Mr. Anderson. Je Tâcherai de remédier dans ma traduction, autant qu’il sera possible, au stile un peu long et embarrassé, et à des répétitions, qu’il est bien plus facile de critiquer, qu’il ne devoit l’être au savant Auteur de les éviter en composant. J’y ajouterai des remarques là où je les croirai nécessaires. J’espere d’en venir à bout dans environ deux ans; et comme l’original est dédié à la Société qui travaille avec tant de succès en Angleterre à l’encouragement des Arts, des Manufactures et du Commerce, je voudrois dédier ma Traduction à la Pensilvanie, si vous l’approuvez, Monsieur, afin de pouvoir sans mentir, et sans bassesse, dire des choses agréables et utiles. J’ai l’honneur d’être avec tout l’estime et le respect qui vous sont dûs, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur