La veuve d’un gentilhomme, qui avoit servy sa patrie avec honneur, chargée de quatre Enfants prend La Liberté de s’adresser à vous, sans en Etre Connüe; parcequ’elle sait quelle est La sensibilité de vôtre Coeur, et vôtre inclination à secourir les malheureux. Mon fils ainè, nommè alexandre, felix, moisson, apres avoir été Elevé à L’Ecole Royal militaire, Etoit entré dans Le Rgmt. de Neustrie; des discussions avec ses Camarades L’ont engagé à en quitter; et il se trouve aujourdhuy sans Etat. Son pere Etoit chevalier de st. Loüis pensionnaire de sa majesté, et Lieutenant de Nos SS. Les Marechaux de france à Caen, sa fortune Etoit au desous de La Mèdiocrité; ses pensions sont Eteintes avec Luy, et il ne reste à ses Enfants, que le souvenir cruel d’estre sorty de luy sans pouvoir L’imiter. La derniere avanture de Lainé le prive de toute resource, sy vôtre, exelence, ne daigne Luy subvenir, en ayant La bonté de luy procurer D’occasion de servir la juste Cause des Etats unis de L’amerique; et de luy menager un pasage dans vôtre patrie et luy procurer un grade qui le mette en Etat de supsister.

Daignés Monseigneur, ne pas refuser une veuve Desolée, et l’honorer d’une reponce favorable.

Je suis avec un profond respect, Monseigneur, Vôtre tres humble et tres obeissante servante