J’étois si préocupé ce matin du soin de Repondre avéc précision à toutes les demandes que vous me faisies relativement à la malheureuse affaire du Sr. Schaffer que j’ai commis une Bevuë qui pourroit lui être infiniment préjudiciable si je ne m’empressois de la réparer en vous envoiant l’incluse.
Comme cette lettre contient la demande d’un secours pécuniaire, et que je connois par moy même l’état pitoyable du prisonnier et ses préssants Besoins, j’ose, Monsieur, unir dans ce moment mes instances aux siennes et vous suplier de m’adresser directement environ trois louis au moyen desquels j’obtiendrai 1º la restitution d’une traite de 60. dollars déposée au greffe de la cour; 2º je levrai chéz un Nottaire des expéditions de plusieurs actes infiniment précieux au Sr. Schaffen; 3º je pourvoirai à la reclamation des meubles qui forment un Capital d’environ £ 18000 l.t. et en cedant aux créanciers jusqu’à duë concurrance, je les reduirai à l’impossibilité de se plaindre. Conséquament la Procedure criminelle tombe d’elle même. Le Sr. Schaffen cessera d’etre coupable aux yeux de la Societé et ses torts se trouveront reparés.
Trois louis sont trop peu de chose pour vous pour croire que vous les refuserés dans une circonstance où ils deviennent si précieux à l’humanité; je les attend avéc vôtre Reponse.
J’ai l’honneur d’etre avéc une Sincérité respectueuse, Monsieur, Votre très humble et très obt serviteur