Agrées, Monsieur, que je vous donne un avis, qui, je pense, ne vous deplaira pas. Vous êtes trop poli, et trop rigide observateur des bienseances pour laisser croire, que vous avez voulu manquer à qui que ce soit.
Mr. le comte de Bruge de cette ville, a eut l’honneur de vous écrire, il y a près d’un mois, pour vous demander de l’emploi auprès des insurgens vos chers concitoyens, pour un jeunne officier, qui brule du desir de leur être utile, et de se faire connoitre dans ce pays la, il vous a prié en consequence de lui envoier une de vos lettres pour quelqu’unes de vos connoissances à Bourdeaux, à qui ce jeunne officier puisse s’adresser pour passer chez les votres. Cependant il n’a pas reçu des nouvelles, ni aucune reponse de votre part, tandisque les papiers publics nous apprennent par fois, l’attention que vous avez pour grossir vos combattants, et combien vous accuelissez favorablement ceux, qui vous temoignent leur attachement à cet egard.
Je ne dois pas vous laisser ignorer, Monsieur le docteur, que Mr. le comte de Bruge, merite tout par lui-même, que par surcroit il est un des neveux de Mr. le Marquis de Castellane ci devant ambassadeur à la porte, que vous devez avoir vû à la Cour, ainsi que Messieurs ses fils, que notre grand Roy honore de sa bienveillance, et proche parent de l’illustre maison des ducs de Mongomeric. Mr. le comte de Bruge reside ici dans une de ses terres, à une lieüe de cette ville, et c’est ici à vaureas dans le comtat, où nous avons cependant une poste royale qu’on lui adresse toutes ses lettres.
J’ai l’honneur d’être avec une consideration très distinguée, Monsieur le docteur, votre très humble, et très obeissant serviteur.