Ma derniere étoit du 21e fevr. Elle vous portoit, outre les Extraits et dépêches ministrales de Lisbonne, Ratisbonne, Vienne, Berlin, Dantsic et Petersbourg, un autre Extrait de la Lettre de mes amis d’Amsterdam, sur lequel j’espere que vous me favoriserez d’une prompte réponse, par rapport à son double objet, surtout quant aux listes et directions qu’ils demandent, et aussi, si vous, Messieurs, ou Mr. Wm. Lee, ou d’autres veulent profiter de cette occasion et s’interesser pour une portion dans cette souscription, qui est importante par les grandes et heureuses suites qu’elle pourra avoir. Il y a longtemps que je prêche ces Messieurs d’Amsterdam sur leur timidité; je craignois qu’ils ne s’en défissent pas si vite; et ils m’ont fort agréablement surpris par ce bon commencement. Il sera bon aussi que je sache que dire, répondre et faire, quant à l’entreprise de Mr. J.P.M., pour le plus grand bien de la chose, si elle vous interesse. On a lancé depuis peu un beau vaisseau à Amsterdam, sous pavillon de france, appellé l’Indien, de 186 pieds de long, portant 44 pieces de canon, dont 28 de 36 lb. Je l’ai vu sur le chantier deux fois, en lui donnant ma bénédiction: car sa physionomie me revenoit.
Je fus vendredi passé à Leide chez notre ami le Gazettier. Il m’a montré une Lettre que lui a écrite, le 24 Janv., Mr. le Comte Marulli, Ministre du Grand Duc de Toscane à Bologne; et avec sa permission j’en ai extrait ce passsage: “Donnez nous, Monsieur, de bonnes et circonstanciées nouvelles des colonistes en Amérique; car tout le monde ici est porté pour la juste cause d’un peuple si courageux.” Je me suis fait donner l’adresse de ce brave homme avec tous ses titres; et comme je sais que le Congrès a déjà fait quelques démarches auprès du Grand Duc, entr’autres par une Lettre, pour lier apparemment quelque commerce avec la Toscane, si vous voulez que j’entre en correspondance avec un homme de cette Cour-là si bien disposé pour vous, vous n’avez qu’à dire, je le ferai aisément par le moyen de notre ami le Gazettier; si vous voulez avoir son adresse, je vous l’enverrai. Voici des vers tout récemment faits à Vienne sur l’ordre de la toison envoyé par la Cour de Vienne à l’Electeur palatin: