Je prens la Liberté de vous adresser ces lingnes, pour vous supplier tres humblement de vouloir bien me prendre dans votre haute protection, pour m’aider à sortir d’une affaire laquelle je vous supplie de vouloir donner qulque attention, je m’appelle Jean Haag, je suis née à Charleston en Sud Caroline, je suis parti avec le Corsaire hase sous le Commandement du Capitaine Milgum, nous avons fait une prise angloise, et nous avons eû le malheur d’être pris par les anglois, je suis arrivé à Dunkerke, ou ayant besoin d’argent, je me suis laissé engager sur un Corsaire, ésperant qu’avec l’argent que je gangnerois pendant 4. mois, je pourrois me retourner, chez nous, on m’avoit promis 30. Sols. par jour, et comme je croyois toucher mon argent, le marchand qui m’a engagé, m’a dit, qu’il ne vouloit plus de moi et qu’il avoit assez du monde, me voila dans le plus grand embarras du monde sans argent, et sans pouvoir payer mon logement et ma table, ainsi ne sachant de quel coté me tourner, je prens la liberté de vous supplier de vouloir bien prendre sous votre protection, un de vos fideles Sujets, qui est dans un pays étranger abandonné de tout le monde et qui n’a point d’autre appui que vous, la grace que j’ose bien vous supplier c’est de vouloir bien écrire au Comissaire de la marine d’ici, et aussi de me faire avoir de l’argent pour payer mes dettes et pour faire ma route, je vous prie aussi de me faire sçavoir ou je pourrai trouver un navire de notre pays, car je sou[haite] le plutôt possible de pouvoir me rendre chez mes Compatriotes, voila monsieur l’état de mes affaires, je vous supplie de vouloir bien prendre ma cause sous votre protection en attendant j’ai l’honneur d’etre avec le plus grand respect Monsieur Votre très humble très devoué Serviteur