Pardonnez moy la hardiesse avec laquelle je vous adresse la presente: ce sont les inquietudes que nous avons, ma mere et moi, du sort de mon frere, qui nous y ont determinés, car depuis son depart nous n’avons plus eu des nouvelles de lui. Vous nous obligeres donc infiniment de nous en donner si vous en avez, si non de lui faire parvenir la lettre cy jointe, si cela ne vous incomode pas. C’est une grosiertée de vous charger de cette peine, mais convincus de votre bonté et des graces particulieres dont vous avez honoré mon frere, nous avons crû de la pouvoir hasarder. Au reste, Monsieur, si nous pouvons vous etre de quelque utilité dans ce payis cy, disposez de nous selon vos desirs.

Jai l’honneur d’être Monsieur votre tres humble et tres obeissant serviteur