From the Comte de Moustier (unpublished)
a Newyork le 12 Mars 1789
Monsieur,

J’ai l’honneur de vous adresser cy-joint une lettre qu’il m’a été fort recommandé de vous faire parvenir surement. Elle doit etre de vielle datte ainsi que beaucoup d’autres que je viens de recevoir de France par la voie de la Martinique. Je ne puis m’empecher de regretter bien vivement que la supression des paquebots ait rendu la correspondance entre la France et les Etats Unis si difficile. J’espere que les vives remontrances que j’ai faites à ce sujet produiront leur effet. Malheureusement il est plus aisé de renverser que d’edifier. Il est bien facheux que les circonstances aient empeché le nouveau congrès de se former au moment fixé pour sa naissance. Ce retard lui nuira dans l’opinion publique, souveraine à laquelle il est interessant pour tous les autres Souverains de plaire tant sa puissance est etendue et efficace. Il faut esperer que la Sagesse qui guidera les mesures du Congrès reparera le tort qu’il eprouve à son debut. J’ai infiniment à me louer des bontés des nouveaux membres qui se trouvent ici. Je me flatte que j’aurai dorénavant plus de communication que par le passé avec une nation qu’il a constamment été dans mon inclination de voir unie de plus en plus avec la mienne. Mes voeu sous la nouvelle administration seront plus facilement réalisés que sous l’ancienne, ou plutot sous l’ancien phantome d’administration, d’où la lumiere qui avoit guidé les premieres operations du Congrès s’etoit considerablement eloignée sur la fin.

J’ai l’honneur d’etre avec un très sincere et parfait attachement, Monsieur, Votre très humble et très obeissant serviteur

le Comte de Moustier

Endorsed: M. le Cte de Moustier
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