From Aen. Meurice (unpublished)
Abbeville ce 30 may 1782
Monsieur,

Vostre exelence ne sera pas peu surprise de la liberté que prend un Citoyen d’abbeville qui s’occupe depuis longtemps des services qui luy paroissent necessaires a la Conservation de l’humanité; il est parvenu a trouver une poudre portatif et secourable pour guerir touttes blessures, recentes vielles et les plus ulcerées a laquelle il a donné le nom de poudre Curative a l’usage des trouppes de terre et de marine. Il prend la liberté de vous prier d’en accepter un petit paquet dont votre excelence est supliée de fair fair l’essay, autant que fair se poura en sa presence, elle ne sera pas longtemps a en connoistre toutte l’efficacité; elle trouvera aussy la maniere d’en faire usage en laquelle sont reprises touttes et tout ce a quoy elle peut estre utile. Cest un receuil de 30 a 31 [40 (?) années que il en fait usage. Ce n’est pas vis a vis de ceux qui ont la commodité de payer mais envers les ouvriers et gens de metiers qui s’adressent a luy lorsque souvent ils se trouvent abandonnés par les gens de l’art et donc il les aydent gratuitement. Cest daprez leurs raports quil a dressé la maniere de sen servir.

Si vostre excelence n’avoit pas d’occasion de s’en servir et qu’elle voulu estre eclarsie avec certitude avant [de] donner quelques ordres pour se la procurer; sur lhoneur de sa reponce je luy ferois passer un ouvrier plaqueur et manoeuvrier qui etoit blessé a une Jambe et dont la jambe etoit forte enflée et ulcerée teste dune famille de 8 a 10 enfants lequel s’employé a becher la terre. Je m’appercus qu’il le fezoit avec peine sur quoy j’appris de luy qu’il ne pouvoit pas travailler attendu le mal inoui qu’il souffroit à sa jambe depuis environ trois mois et qu’il ne fezoit rien ou trez peu de chose depuis ce temps; je le fis venir a la maison pour luy donner de cette poudre et luy montrer la maniere de sen servir et luy commanday de continuer son travail ce qu’il fit et continue de meme il est vray qu’il fut plus longtemps a guerir parce que les humeurs y descendoient cet homme feroit volontiers le voyage de la Capitalle pour faire le raport de ce que jay l’honeur de raporter a vostre excelence si elle vouloit sacrifier deux louis pour son voyage d’aller et revenir.

La depence n’en sera pas considerable un gros ou 8e d’once pour chaque soldat sera dans le cas de faire sa campagne a moins de grandes blessures alors le suplement aux sergents et officiers ou chef de compagnie en viendra pour le reste. Ce gros peut estre ploye de facon a le mettre dans une des Case de la giberne a l’Egart du papier Brouillard en créant une poche dans le gros cuir de la giberne     main ou 12 feilles ploÿes en deux pouroit tenir et en auroit suffizament pour attendre les secours subsequents et le gros coutera 5s. et la livre 30 l.t. Si vostre excellence n’avoit pas doccasion de faire passer ces objets et qu’elle voulu me charger den faire expedition par navire neutre je feroit de mon mieu pour m’en aquiter mais il ne faudroit pas que les fonds manque je prendrois meme les precautions de l’assurance a tous evenements. Pardonnez la temerité de celuy qui a Lhoneur de se dire avec le plus profond respect, Monsieur, Vostre très humble et obeïssant serviteur

Adrien (?) meurice (merville?)
negt. rüe St. Gille
Endorsed: De Merville 30. May 1782
638031 = 037-428a001.html