Je suis avec un interét infini, Monsieur, l’histoire de votre marche et de vos succes, il suffiroit de vous connoitre pour ressentir ces interét. Mais dailleurs votre vie et vos oeuvres sont liées aux annalles de ce siecle ou pour mieux dire a celles de lhumanité. Chacun en est frappé en mesure de sa propre sensibilité et de son zele pour la felicité publique.
Je mets souvent a contribution Mad. helvetius et les abbés pour savoir de vos nouvelles. Je me refere à l’abbé de la Roche pour vous demander un choix de graines americaines dont je vais lui envoyer letat.
Je serois bien heureux si je pouvois dans ce pays cy vous etre bon à quelque chose ou à vos amis. J’ay une autre petite negotiation a vous demander, et j’espere qu’elle ne vous donnera pas beaucoup de peine.
J’ay un frere chef d’escadre, qui commendoit un vaisseau dans l’armée de M. de grasse et à chesapeach. Il est le seul capitaine de vaisseau qui n’ait pas eu l’ordre americain parcequ’il ne s’est donné aucun soin et qu’il a cru qu’on l’addressoit a tous les principaux officiers sans qu’ils le demandassent. Aujourdhui il desire de l’avoir et que son nom soit ainsi inscrit parmi ceux des militaires françois à qui les etats unis ont voulu temoigner quelque estime, ainsi que le grand Wazington.…Le succès de la demande aura un merite infini a ses yeux dès qu’elle sera obtenue par l’immortel francklin.
Ne doutez jamais je vous prie, Monsieur, des sentimens que vous m’avez inspirés non plus que de l’inviolable attachement avec lequel j’ay l’honneur d’etre votre très humble et très obeissant serviteur