Que du Port de Salem étoit parti vers la fin de l’an 1780 Le Navire Lettre de Marque le Thomas Capn. Francis Boardnan, avec un Chargement de Sucre et destiné pour Cadiz, que Chemin faisant, il avoit recontré et pris un Brigantin d’environ deux cent Tonneaux qui alloit à Glascowe et revenoit de New-York, sur lequel lui John Fennel avec cinq Mariniers et deux Prisoniers avoit été mis avec ordre de faire voile pour Cadiz, et que Chemin faisant avec sa dite Prise le Gros Temps, les voyes d’eau et le manquement de Voiles l’avoit forcé pour sauver leur vies de chercher le port de la Ville nova do topo dans l’Isle de St. George où ils avoit jetté leur ancre, et comme ce n’est qu’une Rade et que l’Equipage craignoit de perir s’il restoit à bord, ils furent a terre à chercher du Secours aux Habitans en amenant avec eux leurs Hardes et plusieurs Instruments. En arrivant ils ont été depouillé de tout par les personnes en Place, que pendant que la Prise se trouvoit ainsi abandonnée le garde Mor de la Santé avoit envoyé un homme a bord pour observer si le Navire étoit capable de faire Voile pour l’Isle de Terceira, afin de le sauver du grand peril où il se trouvoit pour être mouillé sur des Rochers, lequel avoit raporté qu’il étoit en Etat de faire ce Voyage et qu’il s’offroit de l’y mener, sur quoi on lui avoit diferé sa Reponse a cause qu’on avoit envoyé un Avis au Consul Anglois lequel comme resident à douze lieues de là n’arriva qu’après que le Brigantin eut donné à la Côte, ceux qui donnerent cet avis au Vice Consul Anglois Alexandre Frau de Camera et Chaves afin qu’il vint prendre possession du Brigantin furent le Sergent Mor, le Garde Mor de Santé et le Vicaire du Diocese de la dite Ville, que cette Demarche fut la Cause de la perte dudit Batiment a cause qu’on differa jusqu’à l’arrivée du dit Vice Consul de lui donner du Secours.

Aussitot que le Consul Anglois arriva, il prit Possession de tout ce qui s’étoit sauvé et qu’il avoit reparti les Debris avec qui bon lui semble, et donnant des ordres pour qu’on defit le Navire qui avoit donné à la côte dans un endroit, d’où avec beaucoup de facilité il avoit pu presque sauver le tout, pour preuve de quoi, les mâts étant venu à terre sans être endomagé, le très reverend Pere Vicaire, les ayant trouvé de son Gout sans autre Ceremonies, il s’en étoit rendu Maitre avec l’Agrément du Consul Anglois et les avoit serré en plusieurs morceaux afin de s’en servir pour quelque ouvrage de son Eglise.

Après cette procedure qui plustôt conviendroit à des Barbares qu’a des Chretiens, Le dit Vice Consul s’est retourné chèz lui, laissant ordre au Vicaire et à son Commis de faire conduire à la Ville das vellas tout le fer, Plmob et Bois qu’on pourroit sauver du dit Navire, ce qui en éffet a été fait.

Qu’ils avoit laissé les pauvres Gens sans aucun Sécours, à la merci de Dieu, non seulement le leur ayant refusé, mais même leur avoit ôté tout ce qu’ils avoit porté avec eux a terre, que lui John Fennel avec John Hart Home et John Oakman avoit passé la Terceira, d’où ils sont venu à Lisbonne ayant été defrayé pour Compte de la Reine, pendant leur Sejour et trajet jusqu’à Lisbonne, d’où ils sont partis pour Cadiz.