From D'Acosta frères (unpublished)
A Paris le 26 mars 1779./.
Mémoire.

Mrs. D’Acosta freres negociants à Nantes, ont eu lhonneur de representer à Son Excelence, Monsieur Francklin, Plenipotentiaire des treize Etats unis, près le Roi très-chretien, qu’ils ont traité avec Mr. Arthur Lée le 1 Juillet dernier, pour une fourniture considérable a Faire à l’Etat de Virginie.

MM. D’Acosta faisoient toutes les avances de cette fourniture & pour toute rétribution ils Stipuloient une commission de Cinq pour cent & l’intérêt de leurs avances jusqu’au remboursement. Mr. Lée avoit éxigé que toute la fourniture fut éxpédiée pour la Fin de Septembre; on lui représenta qu’en trois mois de tems il ne Seroit pas possible de faire rendre à Nantes, inspecter & expedier des articles aussi multipliés, il persista à inserer cette clause, Sauf à la regarder comme comminatoire. MM. D’acosta procederent Sur le champ à léxecution du traité. M. le Capitaine Lemaire, chargé par une clause du Traité de faire l’examen & l’inspection de toutes les marchandises livrées, commença son opération vers la Fin d’août, & parcourant Seulement le mémoire des états, on voit qu’il etoit impossible à Mr. Lemaire de bien Faire cette besogne en aussi peu de tems, il proceda à cette inspection à Fur & mesure des livraisons & l’ayant enfin a peu près terminé à la Fin d’octobre, MM. D’acosta en informerent M. Lée, ce fut alors qu’il fit valoir cette clause dont on a parlé plus haut & Sa correspondance jointe à ce Memoire, prouve de la maniere la plus evidente sa mauvaise volonté, non Seulement par le fond, mais par les Formes malhonnêtes qu’il y a mises. Il est incroyable qu’un homme public compromette son caractère au point de Se permettre un Style injurieux avec des françois qui donnent à Sa patrie des preuves du Zele le plus désintéréssé.

Mrs. D’Acosta avancent trois cent mille Livres à l’Etat de Virginie, M. Lée refuse durement ce service, parce que le traité a Souffert un délai d’un mois. M. Lemaire avoue lui même, que depuis le commencement de Son operation jusqu’au 31 octobre, il n’a cessé de travailler à Son inspection; cet officier etoit Spécialement chargé de visiter toutes les Fournitures, à mesure qu’on les lui présentoit; M. Lée Blame donc cette exactitude & parce que la besogne a été bien faite, elle lui fournit un pretexte de refuser une fourniture excellente. M. Lée pousse Ses pretentions jusqu’à demander à MM. D’acosta une indemnité, & en lisant le traité on voit qu’à la plus grande rigueur, il n’y a aucune indemnité à demander à MM. D’acosta: comment un homme public, ne Fait-il pas même lire & consevoir un traité qu’il à Fait & Signé.

MM. D’acosta ne peuvent pas Se dispenser d’avancer que M. Lée a donné dans cette affaire dés preuves d’incapacité & de la plus mauvaise volonté.

Que Sans les mauvaises difficultés qu’il a faites, ce secours, dont la Virginie paroissoit pressée, Seroit rendu à Sa destination depuis deux mois.

Que la conduite de M. Lée est Faite pour révolter tout le commerce de France, & pour alterer la confiance que les Négocians français ont marqué jusqu’a cette heure aux treize Etats unis, & qu’enfin cette conduite est celle d’un homme mal intentionné pour les Etats qui l’ont honoré de leur confiance.

Dans ces circonstances, Mrs. D’acosta ont recours à Son Excellence, Monsieur francklin pour que leur traité ait Son execution nonobstant les difficultés Suscitées par Mr. arthur Lée, Mrs. D’acosta expediront Sur le visa de Monsieur Francklin, dans lequel Son excelence autorisera Mrs. D’acosta à expedier la partie des Fournitures dont ils Sont chargés sur leur aviso le Courrier de lEurope, aux Risques des Etats de Virginie, que toutes les marchandises Seront au prix des Factures dont les double Seront remis à Monsieur Francklin, ainsi que les Procès-verbaux de visitte, qui constatent leur bonnes qualités, que MM. D’acosta auront pour toute retribution une Commission de cinq pour cent & l’intérêt de leur argent d’avance au taux de la place de Paris, depuis le départ des Navires jusqu’au remboursement & que le remboursement Sera Fait par la Virginie à MM. D’acosta, Soit en lettres de change Sur france en especes au cours de ce jour en france, ou que les Etats expedîront à MM. D’acosta, des valeurs en tabac qui Seront vendus au meilleur prix pour le Compte des Etats & Sur le produit des quels Mrs. D’acosta Se rembourseront & tiendront compte aux Etats de l’excedent.

D’acosta freres

631910 = 029-211a001.html