From “La Femme de Poche” [Pétronille Le Roy] (unpublished)
ce 23 de juin 1787 rue denfer pres le luxembourg no. 122

Jay relue relue avec toute la satisfaction possible mon cher respectable papa le petit billet que vous mavez fait lamitier de mecrire. En peut de mot vous avez le talant de dire une infinite de chose agreable. Je suis extremement flaté que vous ayez conserve un sentiment damitier pour votre petite famme de poche qui le merite a tout Egar [je?] men flate et par celuy quelle ora toute sa vie pour vous. Elle sant tout le prix de ce que vous luy dite dobligant et de ce que vous voulé bien rendre justice a la bonte de son coeur, qui ne luy inspire que la bienfaisance et une condhuite irreprochable et digne d’elle, mais mon cher et bien aime papa a quoi saire de bien pence puisque cela nevite pas daître infiniment malheureuse. Depuis lontems je nai cesse de laitre ayant trop de sensibilite, et ayant trop cherit et aimé un mari qui ne ma payer que dingratitude et ma force de le quité ne pouvant plus resiste a toute cest injustice a tout les sujet de chagrin quil ma donne et quil a multipliyes cent cesse de la maniere la plus affreuse pour une famme infiniment tendre qui aimais son mari avec toute la passion quil sai si bien inspiray et qui mavoit juré dy repondre en tout men trouvant digne lorsquil men a fait le serment. Je nai variez sur rien au monde, ma condhuite mes procede mon coeur est reste toujour mes memes, je laime toujour et nai désire de vivre que pour luy et que pour laime, et cest cette famme quil hai a present quil offence au point de ne rien epargnier pour le luy prover en se permettant tout ce qun homme peut imagine de plus affreux pour me faire mourire a petit feu connessant toute ma sensibilite. Voyla la position de votre malheureuse petite famme de poche. Elle en est separe depuis six mois. Je lai quite le 20 janvier, il a mieux aime me sacrifier que de sacrifier tout ce qui me causoit tant de sujet de desespoire, il my a force en se permettant tout ce qui pouvoit mumilier et ma outrage dans ma propre maison a la campagne ou javais le bonheur de vous y voire souvant, il ne cesse de rendre a tout ce que la seduction peut imagine pour corompre et enpoisonne son coeur au point de le rendre infiniment cruel pour moy. Tout les diables se sont dechainé pour le porte au point de luy oté tout espece de sentiment dhumanité. Il est sourd aux cris de la douleur dont mon coeur est dechiray il est sourd a tout ce que les honnetes jans voeuillent luy persuade en ma faveur et pour son honneur il les fuie. Je vous jure que je ne luy [ai donné] aucun sujet de me traite avec autant de cruaute quil le fait, je nai comis de crime que celuy dy avoire été trop sensible et de luy avoire fait des reproche de ce quil ne repondait pas aux serment quil mavait [faits] de repondre a mes sentiment pour luy comme tout homme honnete devrait le faire, ou macuse de jalousie, cela ce peut que je le soit ce qui tient (?) aux veritable sentiment dun amour fondé sur lestime qui le rend le plus vif, le veritable sentiment ne peut pas suporter tout         celuy de la douleur de se voire prive de tout espece de satisfaction et de bonheur, je puis dire que la bagatelle qui fait traite les fammes de jalouse ny entre pour rien, cest une petite jouissance en comparaison de celle de dire mon mari a pour moy tous les procedes qui peut rendre une famme heureuse oui il a tout ceux dun galant homme il ne me prive pas de tout ce qui peut me randre ma maison agreable ny de tout les plaisire honnetes et des douceurs de la vie et de celuy de me donne cest moment perdus, la privation de voire celuy de vivre avec celuy quon aime est un suplice affreux. Rien nest comparable a se malheur, et je suis la famme avec qui mon mari a le moins vecus, jetait toujout sens du matin aux soire. Mes jours et mes nuit se sont passé et se passe a en jemire et a pleure des larmes de sang et a aitre dans des instant dans un etat de desespoire affreux. Je luy disoit et me disoit que je me suis marie a lhomme que jay tant aime je me suis marie pour vivre et jouire de sa sosiete pour aitre heureuse avec luy, et je suis laitre avec qui il a le moins vecus. Aije merite den aitre prive pour toujour, pour vous lesse a alle aux charmes de la seduction de sossiete corompue qui vont enployer tout ce que lenfer peut imagine pour sedhuire votre coeur et lentraine dans leurs filêts et me rendre odieuse a vos yeux. Vous qui ete philosophe qui ete nee pour aitre bon et juste esque vous vous ne preferay pas une famme dont les sentiment son pure dont la tendresse est vraie sinsaire et sans aucun interait que celuy de vous aime de vous cherire et de vous en donne des preuvent en alant audevant de tout ce qui peut vous aitre agreable qui ne vous laisse rien desiray qui separgne tout pour que vous ne manquiez de rien, enfin mon cher bon papa je netait ocupe que de son bien aitre et de luy procure une fortune qui le maite dans le cas de navoire besoint de personne, voyla ma condhuite et tout mon crime mon cher bon ami, je sait que la vraye philosophie ne peut se refusé davoire de bons procede pour une famme qui na manque a aucun de cest devoire et qui pense comme je lai toujour fait, les ames heleve et plainnes de sentiment dhonneur ne peuvent suporter de sang froit tout ce qui est fait pour les abaisé la vrais philosophie ne consite pas seulment a maitre sur le papie des chose faite pour donne de la consideration et jouire dune reputation qui mette dans le cas de jouire du titre de grand homme. Il faut que la bonne condhuite sur tout le luy aquiere mais malheureusement on ne voit que les dehor et la poudre quon jette aux yeux, voyla ce qui rend la plus part des hommes fort peut delicat sur le reste et ce qui fait dire le proverbe bonne renome vaux mieux que sinture doréé, voyla ou jen suis tout ce que jeprouve me fait deteste la vie.

Vous me complimente mon cher bon papa sur mon courage davoire monte dans un balon helas cela na servit qua me donne des regrets de ce quon ne pouvoit pas aller bien loing avec car si cette voiture avoit pue me transporte verts vous jauroit ete aux ange et git seroit resté mon cher papa et vous auroit prouve toute la consideration toute lestime que vous avez grave dans mon coeur dune maniere inéfasable. Je suis enchante que vous portiez bien je fait des voeux bien sinsere pour que vous viviez longtems avec une sante parfaite. Les grands hommes devroit aitre immortelle pour le bien de lhumanite et du Monde dont vous faite le trihomphe. Je vous suis tres oblige de toute les phelicité que vous me souhaite, helas il nen est plus pour moy jay tout perdus je nai plus de mari il ne vit plus pour moy tout ce qui ne devroit pas le possede en jouit. Il abondonne tout lhonneur le veritable sentiment ne luy est plus de rien il naime que ce qui a fait mon malheur. Adieu mon cher bon ami je vous assure que tand que jauray le souffle de la vie votre petite famme de poche vous aimera elle vous embrace de tout son coeur ce 23 de juin 1787 rue denfer pres le luxembourg no 122 Si vous me faite encore lamiter de mecrire voyla mon adresse a md Le Roy nee baronne de Milley et la suite de la dapt de ma lettre. Jay vue samedy dernier notre amie md helvetius et nous avons bien parle de vous, je vous assure de toute son amitie elle est outre des procede de mon mari enverts moy elle sai mieux que personne que je ne les merite nullement. Il la fuit et tout ce qui maime et naime que ce qui a interait de me faire haire de luy et ce qui naime pas les fammes honnetes.

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