John Vaughan to William Temple Franklin (unpublished)
Pons St. Onge 1 Novr. 1779
Mon cher ami

J’ai reçu votre lettre du 18 Octre. dans laquelle vous me marquer votre dessein de m’acheter une montre dans le premier moment de loisir. Je vous suis infiniment obligé dès ce que vous avez bien voulu vous charger de cette commission et encore plus de la maniere dont vous avez saisi cette occasion de me temoigner votre amitiè. Pardonnez l’embaras qu’elle vous a donné et qu’elle vous donnera encore pr. me la faire passer Je ne scais d’autre moyen de l’envoyer que par La Turgotine de bordeaux á l’adresse de Mr Barton ou ici à l’adresse de Mss. Broussard et Gunon Negocn. par le cocher du Carosse dont vous aurez la bonté de faire tirer un reçu Si vous n’avez pas deja fait l’emplette et qu’une montre de    se presente au même prix vous pouvez profiter de l’occasion sans la chercher. Ayez la bonté de me marquer comment vous voulez être remboursè. Je craigns que vous ne vous repentiez de la facilitè avec laquelle vous vous êtes prêtez à me servir en plusieurs occasions puisqu’elle attire de nouvelles demandes et que vous ne me croyiez indiscret de vouloir contracter nouvelles dettes sans être en etat de payer les anciennes et sans l’espoir de l’être mais Je songe à votre bonté et vous prie de me prêtez encore une fois la main.

Vous savez que mon dessein en passant en France etoit d’en apprendre la langue et de passer ensuite en Amerique et que si mon pere m’a placé chez Mr Barton c’est qu’il a cru me mettre en etat d’apprendre le commerce en même tems avec le François; l’evenement n’a pas repondu à ses souhaits. Je scais la langue assez pr. m’etre utile mais Je restois dix ans ou Je suis Je ne Serois pas meilleur Negt. Je crois donc devoir prendre mon parti et me decider d’aller en Amerique avant que la guerre finisse pour pouvoir Jouir des avantages et des privileges que ce pays promets aux amis de la liberté qui le Choisiront pour le leur. A la Paix, Il n’est pas douteux qu’une foule etonnante du monde y sera portée peut être une personne qui n’y va qu’avec elle aura beaucoup plus de difficultè de s’y etablir avantageusement. Je prevois que Je ne ferai pas un etablissemt d’abord mais Je gagnerai toujours une connoissance du pays et Je ne perdrai que le même tems que Je perds ici. Voila mon idee Jugez si elle est Juste. Je ne vois l’amerique qu’a travers un brouillard il me faut prendre un guide pr. me montrer le chemin. ayez donc la bonte de communiquer cette Idee à votre grand pere et prier le de vouloir bien prononcer Son avis la dessus. s’il l’approuve priez le de plus de vouloir bien me donner son conseil à l’egard de l’endroit ou Je serois mieux de me porter: etant dans une Ignorance trop profonde de la constitution des differents etats pr. pouvoir Juger. S’il paroit que mon projet est raisonable Je vous prierai de faire passer la lettre ci incluse à mon pere, ecrite dans l’intention de   procurer sa permission de le mettre en execution le printems prochain et d’obtenir de lui des lettres de recommandation nécessaires pour mon etablissement comme resident en Amerique. Je lui ecrirai plus au long quand J’aurai reçu votre reponse. Si au contraire le Docteur Franklin est d’avis que Je ferai mieux de rester encore quelque tems en France vous aurez la bonté de bruler la lettre pour mon pere.

Je suis charmé d’apprendre que votre Grand Pere jouit d’une bonne Santé et reçois avec reconnoissance les amitiés qu’il a la bonté de me faire. Qu’il puisse Jouir pour biens des années du plaisir de voir l’effet de la grande revolution qu’il a dirigée comme La seule recompense digne d’une grande ame.

Je vous suis obligé de la reponse que vous avez donner à mes questions sur les conducteurs elle m’a satisfait à tous egards. Nous ne sommes pas dans un endroit [de] nouvelles et Je vous remercie pour les votres. Je vegete ici à mon aise et ne trouve rien qui m’empeche de penser continuellement à mes amis. Vous m’avez bien permis de vous compter du nombre et m’avez convaincu par là de l’Intéret que vous prênez au plaisir

de V. tr. affectionè Serviteur

J Vaughan

Notations: M. Waughan Pons St. Onge 1. Novbre 1779. Ansd Jan 1. 80. Sent the Watch Yesterday by Borniche Courier
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