Antoine Holtzer to the American Commissioners (unpublished)

Messirs!

à Colmar ce 1er decembre 1778.

J’ay L’honneur de vous addresser cyinclus une requête que J’ay presentée à feu Mgr. L’Intendant d’Alsace conjoinctement avec le certifficat de la faculté des Medecins et Professeurs de Strasbourg, avec un Memoire specifique de treize articles, concernant un secret universel d’un Brevage de Bierre, dont J’en suis le seul createur et compositeur.

Messirs J’ay L’honneur de faire observer à vos Grandeurs, que cette même qualité de Bierre se conserve longes annèes dans les Tonneaux, et se Bonifie Journellement, peut être transporté dans tout l’univers, sans risque qu’elle se gâte ou se perte, comme la Bierre ordinaire composée de Grains; cette nouvelle et saine composition de Bierre, peut aussi se fabriquer dans les Vaisseaux fort facilement et sans beaucoup de peines. L’on peut en faire desd. Incrediens trois qualités de Bierres, savoir du très bonne, du mediocre, et de la Bierre ordinaire pour le Public. Le supliant offre la Preuve personnellement, où d’en envoyer des Echandillions pour en gouter. L’on sera convaincu de la Realité et Excelence de cette même qualité de Bierre.

Le suppliant espere, que Messirs les Ambassadeurs se feront une Réputation Eternelle de leurs Patriotes, et de tout le monde en Amerique, en y faisant etablir des Brasseries dans lesd. Treize Provinces réunis, dans les Colonies, Villes et Pords. Cela donnera le meileur et le plus fort Commerce pour l’Etat, moyenant de ce profit considerable, l’on pourra fort facilement faire la Guerre aux Anglois, sans être obligé de toucher les deniers des Trésors de l’Etat, ni de faire etablir des nouveaux Droits.

Le Suppliant offre de communiquer ce secret de Bierre à l’Etat, et à Messirs les manifiques et ambassadeurs, en les priant de vouloir bien lui faire accorder et a sa femme une Pension et Rente Viagere et annuelle de Douze mille livres, qu’on pourroit facilement lui faire passer annuellement du profit considerable de l’Etablissement desdits Brasseries, qu’on peut etablir à très peû de Depenses pour l’utilité de l’Etat.

Ou s’il plairoit à l’Etat de faire payer au Declarant dudit secret universel une somme de Deux Cent mille Livres un fois payé pour tout.

Pour quel Effet le suppliant est prêt pour le Bien de ladite Amerique, et en Consideration de l’aliance avec Sa Majesté le Roy de france, de donner et de declarer ledit secret de Bierre, qui est fort necessaire a tout le Monde, Puisque l’on peut en boire, tant qu’on veut, sans qu’on risque le moindre Inconvenient où mal de ventre, au contraire ce même Brevage est le veritable preservative de la santé du corps humain; au reste le suppliant declare, que tous ceux, qui Boiront avec Moderation ne tomberont jamais malade, dans les Navires, et même le monde qui se trouvera dans les Vaisseaux ne sera jamais attâqué d’un maladie Contagieuse, où (le Bon nous en preserve) de la Peste; quand même, qu’on y resteroit plusieurs années sur la Marine car ce même Brevage est extremement sain, et le veritable Preservative de la Santè du Corps humain; ainsi ce Secret est de très grande utilité surtout dans les Paÿs chauts et fortes Chaleurs du soleil.

A quel Effet le suppliant à l’honneur de se recommander à la Generosité et Protection de L’Etat et de Messieurs Les Ambassadeurs même avec la plus forte soumission et le plus profond Respect Messirs Le plus humble et plus obeissant serviteur

holtzer

Endorsed: Holtzer Colmar 1er Xbre 1778.
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