From Félicie Françoise Francalanza (unpublished)
Lisbonne 20 Avril 1779.
Monsieur Franklin

Du fond de Leurope ou est Situe le Portugal je viens vous feliciter du rang que vous avez aquis par votre merite dettre Plenipotentiaire de Lamerique votre patrie dans la cour de Paris ou vous etes presentement, je les Sçu il y a quelques jours que jetois chez un negotiant français appellez mr Jean Baptiste Vivien marié avec une dame Italienne de mes amies ou il y avoit quatre mrs. [messieurs] Anglois qui me dirent si javez écrit a mon parent mr. Franklin qui étoit Embassadeur en france je pris cella pour derission je leur ay repondu que je n’avez point de doute de vous en faire mon Compliment parceque jettois Scure que vous lettiez je vais vous expliquer Se que javence étant a causer avec mon pere qui est mort il y a 2 ans il me Conta notre generation que voicy, que notre origine etoit tous guerriers Venisiens de nation un dentre eux fit des explois dans une expedition de la republique quelle Se Crut obligee de luy faire Son present et luy donna pour Ses armes une lance qui en venisien Sappelle lanza il etoit d’une ville appelée franca dont il prit le Surnom francalanza que nous a resté mon pere Sappelloit Pierre francalanza il m’apprit encore étant encore a venise Sa patrie Son grand pere luy avoit recommender de savoir nouvelles d’un de Ses freres qui avoit passez en Engleterre et de qui il n’avoit jamais reçu des nouvelles quand il vint en portugal pour Son Commerce etant fort jeune, il y eut encore un vieux anglois Capitaine de navires qui luy dit que de nom il y avoit une famille établie dans Ses colonies dans Se tems mon pere encore de lage de 14 ans ne se Souvint plus du nom du païs mais il a eu le plaisir de vous voir nommer a la tete des messieurs Americains votre patrie disant que le bref de votre nom que Cettoit une Corruption de la langue du Païs ou vous habité que les messieurs Anglois font leur nom plus abregé que les autres nation que Cella il voyoit tous les jours a la bourse… mon pere mr. a été icy bien renommé par Son rang de Consul de sa nation venisien[ne] et par Son Credit dans le Commerce mais le malheur qui ma été fatal jay perdu Sa Compagnie et tout notre bien a été Confisqué par L’ordre du premier ministre de Ce Pa[ïs] appellez le marquis de Pombal qui a perdu icy deux gdes. [grandes] maisons Italiennes mon pe[re] a passez dicy au Grand Cairo en Egipte, ou il avoit un frere appelez Jospeh francalanza ou il est mort de goute il y a 2 ans etant agé de Soixante et dix huit ans et mon oncle presentement aussy est arrive a marseille, jay été obligée a changer de Cartier et me Suis mise a lautre bout de la ville tres eloignée de toute Connoissance et me mettre dans une maisonnette tres petite et de toute mes amitiés je ne Cultive que lépouse de mr. vivien[.] Cest pour cella que jay pris en moquerie Ce que Ses mrs anglois me dirent a votre Sujet et Si vous voulez Connoitre la verité de ce que je vous écrits vous trouverrez encore assez de messieurs negociants a la bourse de Paris qui a Connu mon pere parfaitement et entre eux un mr. Italien appellé mr. Cassie(?) que je Crois etre encore vivant et d’autres qui Sont venues icy. Si vous pouviez mon cher parent, m’affranchi de la misere ou je Suis Sans faire tort a vos affaires je ne vous demande mr. qu’un petit trajet pour passer ma vie n’ettant pas mariee je nay pas besoin des richeses mais Seulement quelque petite chose qui me fasse passer ma vie honorablement je ne demande pas d’avantage, et Si vous pouviez le faire mon cher mr. et que eussiez cette bonté envoyez moy votre reponce positive avec le dessus a Cest honete negociant mr. Jean Batiste vivien pr. [pour] remettre a demoiselle francalanza et Si vous pouvez me remettre quelque chose de tout Soit a la meme personne Car je ne fie que de luy tout ce qui peut venir de votre main, jay aussy dans Cette ville de Paris une petite rente viagere d’autres tems en la Compagnie des Indes aujourdhuy dans la main du Roy de france qui ne m’est point payée il y a 2 ans accomplis, mais cest Si peu de chose qui ne me Sert q’ua payez les maison[s] mais Cella meme ma fait une gde. faute, ou est registré mon nom et Celuy de mon feu pere je vous explique tout Cecy pour que vous Connoissiez la verité de létat de mes affaires et au Cas que vous pouviez me mettre en train, je vous jure que je vous écrirez Se quand diront messieurs les Anglois de Ce Païs, Comme mon pere a ete fort connu dans Se Païs étoit Conté pour le plus encien étranger quil y avoit dans la bourse de lisbonne je Saurez publier votre biensfaits parmis eux et jaurez le plaisir de plesanter a mon tour et attendant de vos nouvelles je suis mr. par devoir de Monsieur Franklin Votre tres humble Servante

Felicie Françoise Francalanza

Je vous Ecrit 2 contenant le meme au Cas que quelqu’une vienne à Se perdre
Addressed: A Monsieur / Monsieur Franklin Embadeur / du Congrez de L’Amerique / A Paris
Notation: francois francalanza Lisbonne 20. avril 1779.
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