From — Richard: Poem (unpublished)
[1783]
aulieu de la Strophe commençant par ces mots la paix, l’aimable paix etc.

je continuois ainsi:

D’un Empire nouveau les colonnes naissantes

ont enfin soulevé ces chaines flétrissantes

que forgeoit des Tyrans la Sourde Ambition.

ô douce liberté, Viens rompre les entraves

  de cent peuples èsclaves

Sous le joug odieux des enfants d’Albion.

Oui, ces fers trop tendus se relachent, se brisent,

et du poids de leur chute ècrasent et détruisent

le Thrône qu’élévoit un maitre redouté.

Tel un Chêne abattu Sous les coups de la foudre

  Voit ses rameaux en poudre

couvrir de leurs dèbris le Sol qui l’a porté.

Peuple Roi, peuple ésclave; ainsi dans ton délire

ivre du fol espoir d’un chimérique empire

Tu Prètendois regner Sur ces nouveaux Climats:

mais en vain franchissant le vaste Sein de l’onde

  à la moitié du monde

Tes vaisseaux apportoient des fers ou le trépas.

il est des dieux vengeurs, dont la lente justice

de fleurs couvre souvent les bords du prècipice.

dans tes hardis desseins leur faveur t’a trompé:

par un cruel retour, renversant ta fortune

  tu les vois de Neptune

briser entre tes mains le Trident usurpé.

assez et trop longtems le Sceptre Britannique

Sous l’orgueil oppresseur d’une loi Tyrannique

à fait gémir les flots de l’ocean Surpris.

Va, tu n’entendras plus Amphytrite plaintive

  de Son onde captive

déplorer en tremblant l’injurieux mépris.

aux rives de Boston, la fiére indépendance

á marqué dès-long-tems l’ecueil de ta Puissance

quitte de tes projets l’espoir audacieux:

s’il est vrai que des mers jadis tu fus l’arbitre

  de Ce Superbe titre

dépose pour toujours le faste ambitieux.

Partez, riches vaisseaux etc.

639271 = 039-u075.html