Franklin and Madame Helvétius: An Exchange through Cabanis (II)
L: American Philosophical Society
[August or September, 1779?]

L’aimable lettre que vous mavez Ecrite, mon cher ami, m’a fait sentir encor plus vivement le Regret de n’avoir pu Dîner avec vous mercredy. J’esperais qu’après m’avoir dit de si jolies choses sur le papier, vous viendrez m’en dire de vive voix: je suis bien piquée d’avoir trop esperé; car je vous avoue que j’aime beaucoup les jolies choses, et surtout celles qui me viennent de vous. J’aurai aujourdhuy de vos nouvelles, et je compte qu’on ne m’en donnera que de bonnes de votre douleur D’Epaule. Mais à propos qu’avez-vous fait à cette Epaule? Si C’êtait par hazard un Rhumatisme gagné sous Les fénétres de quelqu’une de mes Rivales, où vous êtes bien assès jeune pour aller passer Les belles nuits Claires à jouer de La guittare & à soufler dans vos doigts! Songez y bien, je ne vous plaindrais gueres. En tout Cas Ce sera une bonne Leçon pour vous; et je vois mieux tous Les jours combien la jeunesse Legere et inconsidérée en a besoin. Ce qui me Rassure, c’est que Mr. votre fils veille sur vôtre Conduite: et je vous recommande de suivre ses avis.

Adieu, Mon ami, je vous embrasse tendrement, et je vous desire beaucoup.

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