Je vous ai toujours de nouvelles obligations Monsieur et cher Confrere, de ce que vous songés quelques fois à moi et qu’au milieu de vos grandes occuppations vous portés l’attention jusqu’a m’envoyer des graines et des plantes rares pour le jardin du roi. Je serois Bien charmé d’avoir quelques détails sur les progrés de votre nouvelle academie à laquelle vous avés daigné m’agreger. Je viens de finir mon histoire Naturelle des minéraux, et si elle n’avoit pas cet ouvrage, ou qu’il lui en manqua quelque volume, je serois trés empressé de les lui offrir.

Apprennés moi aussi des nouvelles de votre Santé, qui est Bien meilleure que la mienne. Mes douleurs ne sont pas vives mais elles sont presque continuelles, votre exemple cependant me fait esperer que cela pourroit se calmer, car l’on m’assure que depuis votre retour en amerique votre santé s’est retablie. Jaimerois à lapprendre par vous même, et à scavoir si vous avés fait quelques remedes particuliers, aucun de ceux que j’ai entrepris jusqu’a present ne m’a réussi, le regime adoucissant etant absolument le seul qui me convienne; comme vos conseils ne me seront certainement pas inutiles, et que jai Beaucoup plus de confiance en vous qu’en tous les medecins, je serois charmé de scavoir de vous même quel est le regime ou les remedes qui vous ont le mieux reussi. Recevés en davance tous mes remerciments, ainsi que le sentiment de l’inviolable et tendre attachement avec lequel je serai toute la vie votre tres humble et tres obeissant serviteur