Je suis seurement la premier qui ose prendre la liberté de me prosterner a vos pieds pour demander une grace au premier ministre et ambassadeur plenipotentiaire des etas unis et independants de l’amerique. En cette qualité j’espere que vous voudrés bien mettre le comble a mes voeux en m’obtenant cette grace de monsieur de Sartine. Mon etat de religieux et de pretre ne me permet pas de cooperer et de partager par les armos la gloire de terrasser vos ennemis, mais permettés que j’y aille en qualité d’aumonier participer a la gloire de deux de mes freres qui ont l’honneur de servir sa majesté dans la marine. Cette grace m’a d’abord été refusée de mon Superieur, mais a force de suppliques et de prierres il vient enfin de me l’accorder. Je n’ai desormais besoins que des ordres de monsieur de Sartine pour partir sur le champ pour quelqu’endroit que ce soit, le lieu de l’embarquement m’est indifferen. Je seré le premier religieux françois qui aura eut le bonheur d’obtenir une grace de votre nouvelle dignité a laquelle sont joints tous les voeux de la france et plus particulierement les miens; je suis jeune je voudrois me rendre utile a mon prince et cesser d’etre inutile a ma patrie en restant dans le fond d’un cloitre; j’espere que vous voudrés bien avoir egard a mes Sentimens et a ma bonne volonté. Tout depend de vous, monsieur de Sartine n’a certainement rien a vous refuser. Il y à quelque chose qui me dit interieurement que sous vos auspices et votre protection je partirai dans la quinzaine. Pardonnés je vous supplie mon importunité, je ne reclame votre protection dans ce moment heureux que de l’avis et par le conseils de trés bon capitaines de ce païs et qui n’attendent que le moment de se signaller. Jai lhonneur d’etre avec avec [sic] le respect le plus profond Monseigneur votre trés humble et obeissant serviteur