From George Leopold Besson (unpublished)
Montbeillard le 20 fevrier 1780.
A Son Excellence Monseigneur Benjamin Franklin
Président, Ministre, et Ambassadeur Du Louable
Congrés Des 13. Etats Unis de L’Amérique septentrionnale
     etc.   etc.   etc.
Trés Célébre Docteur,

Permettez que, dans la plus profonde humilité, et en m’anéantissant aux pieds de Votre Excellence, j’ose respectueusement exposer à Votre Grandeur, que sans sçavoir encore, si Elle aura Daigné jetter un Regard favorable sur la trés humble requête que j’ai osé Lui faire parvenir au commencement de cette année, dans laquelle ainsi que dans la précédente, J’ai osé tracer un tableau fidele de l’etat affligeant et déplorable de maladie et de misère, dans lequel je gémis, dez voici passé huit ans, et dans lesquelles j’implore respectueusement la Protection et la Bienveillance de Votre Excellence, j’ai la témérité de Lui adresser déja la présente.

Mais jusqu’à présent cette requête, non plus que les précédentes, n’ayant point produit les effets que j’osois m’en promettre, ce qui me confirme dans la pensée affligeante et douloureuse que, j’ai eu le malheur d’offencer, en quelque maniere Votre Excellence; J’en suis au désespoir, et c’est, j’ose Vous en assurer Trés Illustre seigneur, ce qui ne contribuë pas peu à augmenter mes maux; Mes forces m’abandonnent, je suis épuisé et sans vigueur; mon accablement et mon extrême foiblesse, me disent que l’heure de mon délogement n’est pas éloignée; et que je m’en irai dans peu le chemin de toute la Terre; Que dans peu je serai associé aux habitans de la poussiere, et que je suis à ce moment ou tout finit pour moi. Pénétré de ces considérations et du plus sincere repentir, je viens trés humblement suplier Votre Excellence de vouloir bien Gracieusement me pardonner les fautes que j’ai commises à son Egard; si la confession que j’ose en faire à Votre Grandeur, peut en mériter la Grace, j’ose l’espérer de Votre bonté; J’ai trop bonne opinion, Monseigneur, de Votre Pieté, pour douter de la Grace que j’ose Vous demander respectueusement.

Que mon état Vous touche, Trés Gracieux seigneur, et Vous porte à me regarder dans vos compassions; c’est dans de pareils sentimens, que j’ose déclarer trés humblement à Votre Excellence, que je ne pourrai m’empecher d’implorer Votre Clémence, jusqu’à ce qu’il Vous plaise de m’honorer et me favoriser, de la douce consolation, de me faire sçavoir que Vous me voulez pardonner, et alors je mourrai tranquille; Dans cette confiance, je ne cesse d’adresser au Ciel de ferventes prières, pour la prospérité des Armes du Congrés des Etats Unis, et pour celle de chacun de ses Membres en particulier La bonté de Dieu versera sur Vous, pour recompense de Vos Vertus, les bénédictions que Vous souhaités; Je vous suplie De croire que je suis aussi parfaitement que je le dois et que Vous le sauriez, Monseigneur, De Votre Excellence Le trés humble et trés obeissant serviteur

George Leopold Besson

p.s. Oserois je Vous suplier de vouloir bien me retourner la Lettre de M. De Watteville, De Berne, qui étoit jointe à une des requêtes que j’ai osé Vous faire parvenir.
Endorsed: G. Leopold Feb 20. 80
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