Vous avés bien voulu, Monsieur, me faire espérer samedi dernier une lettre de recommandation pour le sieur Berthier fils, négociant de nanci, qui se propose d’aller se fixer a philadelphie pour y établir une maison de commerce; en vous quittant, j’ay été chercher Monsieur Votre fils pour Le prier de voulloir bien se donner la peine de faire cette lettre; ne l’ayant pas trouvé, et craignant, Monsieur, d’être importun en Vous interrompant une seconde fois dans votre travail, j’avais prié un de vos gens de Vous remettre la notte que j’avais eu l’honneur de Vous montrer. Les personnes qui m’ont prié de sollicitter cette grace prés de vous, m’ont assuré que les sieurs berthier étoient des négotians fort estimés en lorraine, et que le jeune homme qui doit passer en amérique, étoit un fort bon sujet; il est agé d’environ 30 à 35 ans; ses parens désireraient qu’en arrivant a philadelphie, il pût y trouver une personne qui voulut bien lui donner les avis et les instructions nécessaires a l’éxécution de son projet; c’est là, Monsieur, l’objet de la lettre que j’ay l’honneur de Vous demander pour lui.
Madame de feriet me charge, Monsieur, de la rappeller a votre souvenir, et de vous faire agréer mille complimens de sa part. Ne doutés pas, je vous prie, de toute l’étendue des sentimens d’attachement et de respect que je vous ai voués, et avec lesquels je suis Monsieur Votre très humble et très obeissant serviteur