From Jean-Baptiste Le Roy (unpublished)
De Passy ce 28 Octobre 1785

J’ai appris Mon Illustre Docteur votre heureuse arrivée à Philadelphie l’accueil rare et distingué que vous y avez reçu de tous vos compatriotes la traversée heureuse que vous avez eue pour vous y rendre Enfin que non seulement vous avez bien soutenu le voyage mais encore que votre Santé est actuellement meilleure qu’elle ne l’étoit ici. J’ai appris dis je toutes ces bonnes nouvelles avec une Joie un transport que je ne puis pas vous exprimer et surement on vous aura mandé que tout Paris a partagé avec vos amis le plaisir de votre heureuse arrivée car c’est la sensation générale que cette nouvelle, inserée dans le J[ourna]l de Paris, a fait dans la capitale. Si comme Aléxandre qui étoit flatté des eloges et des marques d’intérêt que lui donnoient les athéniens vous êtes flatté de ceux que vous donnent les Parisiens vous deves Je vous assurre en être bien satisfait. Ils ne peuvent pas être plus vrais et plus sincères. Ils étoient transformés en Philadelphiens. Conservez vous bien Mon Illustre Docteur et qu’une carrierre aussi glorieuse que la votre soit en même tems pour la gloire de votre pays et pour celle des Sciences une des plus longues qui ayent été accordées aux hommes. Je ne doute pas que les Jeunes gens que la gloire enflamme et qui sont avides de voir un grand homme ne fassent desormais le trajet que vous venez de faire pour voir le Nestor de l’Amérique.

Rendu à vôtre patrie rendu au Repos que vous avez si bien mérité après tant de travaux je ne doute pas que vous ne redonniez un nouveau mouvement, un nouvel élan, comme nous disons actuellement, à La Société Philosophique de Philadelphie.

Depuis votre départ j’ai eu le malheur de perdre un Frère qui avoit bien pour vous les sentimens de Ses autres frères. C’est l’ainé, qui est mort au mois d’aout dernier à sa campagne.

Il n’y a rien de nouveau ici dans les Sciences. Mess. Vallet et alban continüent toujours avec la même sagesse les expériences de leur ballon. Mde. Le Roy, qui me charge de vous dire mille choses pour elle, y a monté il y a quelque tems à ballon perdu et a f[ait   ]netete courte en l’air où elle a été elevée [à 400] pieds. Mes Dames De Montalembert qu[i   ] menées aussi en ont fait autant. Ces Mess. ont presenté un projet au Gouvernement pour faire un ballon qui puisse porter trente personnes mais je ne sais pas encore quelle réponse on leur a faite. Leur ballon qui a été rempli il y a plus de huit mois est encore très plein et on n’y a mis de l’air inflammable qu’une ou deux fois à ce que je crois. Adieu Mon Illustre Docteur recevez les sincères assurrances des sentimens d’attachement que vous avez [sic] voués pour la vie un de vos plus anciens amis de ce pays cy

Le Roy

Mille complimens je vous prie à Messieurs vos petits fils
Addressed: a Monsieur / Monsieur Franklin / President de la Societe / Philosophique de Philadelphie et de l’Academie des Sciences de Paris / à Philadelphie
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