Je vous prie de me pardonner la liberté que j’ose prendre de vous mettre sous les yeux que j’ai eu l’honneur de vous écrire le 19 janvier dernier laquelle vous a été presentée le vingt quatre du meme mois par M. mansel mon beau frere a qui vous avez daigné promettre de m’honorer d’un mot de reponse ce qui m’a absolument confirmé dans l’espérance que j’avois que vous auriez bien voulu prendre quélque imterêt a mon affaire qui seroit la survivance d’une place d’agent dans les fermes du Roÿ au departement de la ville d’hesdin en artois, qui surement ne seroit pas refusée a votre grand mérite si vous d’aignez m’acorder la grace de la demander pour moi qui a l’honneur ou plustot le bonheur de porter votre illustre nom, a qui vous faites tant d’honneur par votre parfait mérite et votre ame bienfaisante tant publié en ce Roÿaume, ce qui me fait prendre la liberté de vous reïterer ma priére avec aveü sincere, que je ne saurois oter de ma pensée, que le Ciel aÿant donné un si grand supot a notre patrie, m’auroit aussi donné un tres grand protecteur a cause de la cimilitude des nom, quoique pour mon malheur je n’aie pas l’honneur d’etre particuliérement connu de votre Excellence d’autre que d’avoir eu l’honneur de vous presenter mes tres humbles Respects le deux d’octobre dernier dans un voÿage que j’ai fait a Paris l’ors pour satisfaire le desir que j’avois de vous voir et vous prier, comme j’ai fait, de vouloir bien m’accorder l’honneur de votre favorable protection qui certainement peut m’etre d’un grand secours etant le pere d’une famille assez nombreuse a qui je voudrois procurer un bien être et les élever avec honneur comme j’ai eu le bonheur de l’etre si j’ose m’en flater, car quoique peu partagé des biens de la fortune je puis vous assurer Monsieur que dans mon état peu lucratif pour le soutien d’une famille j’ai le bonheur d’avoir l’approbation publique exerçant ma charge avec honneur ce que j’espere pouvoir au bésoin vous prouver par certificat des plus notables de cette ville d’hesdin tant pour ma probité que celle de ma famille et de ma capacité meme par une personne d’un caractère digne et respéctable qui est M. le curé actuel de fontaineblau natif de notre ditte ville, de qui j’ai l’honneur d’etre connu particulierement j’espere qu’au besoin ce digne pasteur voudra bien me rendre justice si vous d’aignez l’interroger a mon sujet, ainsi Monsieur dans l’intervalle des grandes affaires qui vous occupent et qui probablement vous ont fait oublier de m’honorer d’une Reponse, je vous suplie tres humblement de vouloir vous souvenir de moi qui ne cesserai jamais ainsi que ma petite famille d’elever nos faibles voeux au ciel pour la conservation et prosperité de vos precieux jours comme de me dire avec la soumission la plus respectueuse Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur