Mon pere scachant le désir que j’avois de vous avoir un jour a diner chez moi a voulu partager avec moi ce plaisir, et en conséquence m’a chargé de vous engager a lui donner un jour de la semaine prochaine pour cet effet. Si vous voulés donc avoir la complaisance de nous en fixer un, d’accord avec Messieurs Wharton et Bankroft, soit lundy mardy ou mercredy (x) vous nous donnerés une preuve d’amitié a laquelle je serai bien sensible, vous entendrés ma belle soeur pincer de la harpe d’une facon qui vous fera plaisir, et nous irons de la le soir au vauxhall, enfin nous tacherons de passer la journée agréablement.

Nous n’avons pas osé engager Mr. franklin a nous faire le même honneur, cependant si pour recompenser le zèle des deux freres applaudir au bonheur de l’un, et consoler l’autre de n’avoir pas eu les mêmes occasions, il pouvoit, se dérobant une couple d’heures a ses occupations, venir dans le sein d’une famille empressée et flattée de le recevoir, cette condescendance de sa part mettroit le comble a nos voeux. Ayès la bonté de me mander si c’est une chose faisable, parce que dans ce cas mon pere auroit l’honneur d’aller l’inviter lui même.

Je me recommande a votre amitié pour ly déterminer si ce n’est point une indiscretion.

Je désirerois aussi que vous m’envoÿez une chanson angloise que ma soeur put chanter et qui soit analogue a la circonstance.

(x) J’oubliois que mardy et mercredy nous avions des engagements que nous ne pouvons rompre, ainsi il faut choisir pour lundi, jeudy etc.

J’ai l’honneur d’etre avec les sentiments les plus distingues destime et d’un veritable attachement, Monsieur et cher ami, Votre tres humble et tres obéissant serviteur