From — Picque (unpublished)
Pittsbourg ce 10 fev. 1788
Monsieur

J’ai eu l’honneur de vous ecrire le 12 Janvier en vous remettant nos lettres pour le pacquet, je souhaitte quelles ayent arrivé a tems pour en proffiter. Voici notre courier pour le pacquet a partir le 10 mars, auquel également nous vous prions de voulloir bien donner cours. C’est tout de bon que nous sommes forces de rester ici jusqu’au printems, une petite débacle vient d’emporter notre batteau, et l’ecrivain a été pris de douleurs de siatique qui l’ont tenu au lit plusieurs semaines, enfin il va mieux. L’usage d’une racine qu’on trouve assez frequemment dans ces environs lui a donné beaucoup de soulagement. Cette siatique est dit-on ici un fruit du pays. Il est bien que le pays procure, en ce cas, un remede pour s’en debarrasser. Pardon si je vous parle de mes maux, mais c’est que cela me conduit à vous proposer de la racine dont je fais usage, pour la pierre, dont je sçais que vous etes incomodé, cette racine etant connue aussi pour tres souveraine dans ce cas. Je n’en sais pas positivement le nom, le sauvage guertas (?) la nomme dé-jejonkona ici je crois qu’on la nomme allicampagnia et nobitin par d’autres, ce qu’il y a de certain c’est quelle m’a jusqu’a present en partie gueri de mes douleurs et de quelques obstructions que javois aux foix. En voici pour echantillon, dans la presente, et une que je remets au porteur.

J’ai l’honneur detre avec un profond Respect Monsieur Votre tres humble et tres obéissant serviteur

Picque

Si vous n’avez pas cette racine, et que vous voulliez que je vous en fisse passer, daingnez me le marquer jen chercherai. On assure tres fort que plusieurs Pierreux ont été gueris par lusage de cette racine prise en infusion.
p.s.s. 15. fevrier
Par Les lettres qu’a bien voulu m’acheminer M. Bache, dont je le remercie bien sincerement, et qui me parviennent, celle ci etant faitte donnée (?) meme a Mr le général bothler (?), mais qui va partir par une autre occasion, j’apprends que je dois avoir des lettres a N. york depuis l’arrivée du pacquet parti du havre en aoust, sans ce qui peut etre venu depuis. Comme ces lettres doivent etre de la plus grande importance pour nous, voudriez-vous bien avoir la bonté de les faire demander par quelqu’un à N. york chez Mr. st.J. De Crevecoeur viceconsul de france, ou elles doivent etre adresses, ou bien peut etre encore a la poste, mais nous les envoyons plustot chez M. De crevecoeur. Si vous pouviez les avoir, et nous les envoyer de suitte, ce seroit nous rendre un grand service, parce que nous pouvons encore les avoir avant de dessendre a Kensnek. Le dr. l.t. Nous disons mille choses a M. Bache en de ses agreables (?) et lui recommandons nos lettres a N. york.
M. Le D. franklin / Philadelphie
644006 = 045-u392.html