From — Poma (unpublished)
Ce 24 mars 1783

Le Grand franklin sera sans doute surpris de recevoir une Epitre, et une Supplique d’un habitant d’une Province Eloignée de L’Europe ... Mais votre nom, Monsieur, est trop Recommandable, et cher aux Savants, Pour qu’il ne soit Pas connu Partout L’ancien monde, comme dans le nouveau. Et le Rôle Brillant dont vous etes chargé aujourd’huy, doit faire elever vers vous mil voix qui Reclament vos Bontés.. daignez distinguer et acceuillir la mienne... Physicien par Gout et Par Etat, citoien tranquil de cette Province, je sens qu’il manque à mon Bonheur(?) d’observer et de m’instruire, et egalement à mon Bonheur, d’aller habiter La Patrie du Grand franklin, ce Pays tolerant, et fait Pour rendre heureux ses habitants, et d’y visiter Les raretés, et les Productions. Forcé Par l’etroitesse de ma fortune, de chercher à exister par mon Etat, je desirerois y etre placé Pour y recevoir mon art. Ce n’est pas envers un inconnu, que je cherche, monsieur, à inspirer votre bienveillance. Membre de quelques academies d’europe, des Societés Royalles de medecine de Paris, de nancy, vous Pouvez vous assurer auprez d’elles, du gout Pour le travail, et du zele qui m’a toujours animé; et auprez de mes concitoiens, de mon amour pour La vertu...Que je serois heureux, Monsieur, si je Parvenois à vous interesser à mes voeux, et à me Procurer un Etablissement tranquil dans votre Patrie. Puis-je esperer que vous m’honoreréz d’un mot de reponce. Daignez etre Persuadé de mon Emulation à meriter l’honneur de vos Bontés, de ma vive Reconnoissance, et agréer le Respect profond avec lequel j’ay l’honneur d’etre Monsieur Votre tres humble et obeissant Serviteur

Poma
docteur, medecin de la ville et hopital de
Bruyeres en lorraine par St. Diéz
Endorsed: Poma 24 Mars 1783
639406 = 039-u210.html