From Mrs. Pierre Buyck (unpublished)
Gand ce 3 Septembre 1785
Monseigneur!

C’est avec le Respect le plus humble que Je prends la liberté de presenter a votre Excellence mes trés humbles supplications avec la Confiance la plus sure et m’assurant de votre Bienveuillance qui m’est persuadé de la part de Votre Excellence: par le Commodore Al. Gillon, Mr. Wm. Bell philadelphie, Mademoiselle Beckwith et plusieurs autres amis Americains pour donner a Votre Excellence un petit essay que depuis L’année 1779 J’ai eu l’honneur d’envoyer à leurs hautes puissances les états de La Sud Caroline plusieurs marchandises et une considerable somme en argent, le tout à Condition et affirmé par des obligations que nous aurions été exactement Remboursée aprés le terme d’une année écheant le 1er fevrier 1781 et comme il n’etoit en mon pouvoir de maintenir pareilles sommes de ma propre Caise et neanmoins l’affection qui ne s’etendoit que pour soutenir leurs hautes puissances, et quoi que Je ne suis qu’une femme tendre delicate non obstant cela j’ai hazardé avec mon époux Pres. Buyck mon Sang et mes Biens, et de plus antrain plusieurs de mes amis afin de seconder à soutenir leurs hautes puissances, leurs promettant que ce n’étoit qu’un Credit d’une année, ainsi que le Commodore A. Gillon m’avoit assuré et même a ce sujet J’ai dû succomber mes autres affaires. J’en aÿ Bien appris en differentes occasions des remerciemens comme étant le tout Dirigé à souhait, mais Jusqu’a ce Jour je me trouve privée des remises ou productions de leur Excellences ce qui Empêche Extrêmement de poursuivre ma Circulante negoce et ma Exponné a ne pouvoir faire honneur aux tels Billets que mon mari à accepté et étoit obligé d’accepter pourvu que le terme est échu depuis un si long temps, sans que leurs hautes puissances me fassent des remises, ni en Lettres de Change ni en productions. Je m’ eusse flatté de rendre à moi-même le bonheur d’entretenir son Excellence! verbalement espérant que par l’intercession de votre Excellence! d’etre Bientôt secouru, mais la tristesse m’a percé tellement le Coeur que J’en Languis depuis quelques mois et Je prevois de n’en être gueri tant que Je ne suis consolé.

Votre Excellence! peut aisement concevoir en quelle Circonstances, même, necessité et incertitude que Je me trouve actuellement pourvu que ma fortune toute entiere est sacrifiée pour assister leurs hautes puissances en leurs besoins, dep[eu?] je m’aie delibere d’envoyer mon fils (quoi qu’encore Jeune) avec un Commis à Charleston pour supplier personnellement, leurs hautes puissances pour le payement, mais Ces derniers m’ont fait des grandes promesses mais jusqu’a ce Jourdhui point Exécuté ce qui à causé une grande revolution dans mes affaires et même mon Epoux sera obligé en sa veillesse de quitter ce pais pour entreprendre une voyage de L’amerique pourvu que Je n’ai des nouvelles suffisantes de mon fils et son Compagnon mon Comis, Celui-ci etant authorisé d’une procuration revocable pour negotier conjointement mon fils pour le Bien de mes interêts sur qui suivant mon avis Je ne puis faire grand fond comme m’etant differentes fois informé par mes amis a se sujet je Desirerai de revoquer, le dit Commis si Jétoit un peu instruit des Loix de cet paÿs car selon un engagement passé entre nous et lui il est obligé durant le terme de 4 années de suite s’adonner sur mes ordres en telles endroits (Excepté Les Indes orientales) que Je le Destinerai. J’ai Rapellé par amsterdam le dit Commis Nomé Frans Ryckbosch par Differentes lettres qui Lui sont bien parvenues et Livré en mains et en est resté en Defaut ce qui fait aussi une Debilité a son engagement, C’est a se sujet que Je souhaiterois par une Voie Droite etre instruit pour l’enforcer. Je sens que c’est une importunité de ma part d’oser embarasser votre Excellence! par des pareilles Supplications si mon Coeur n’etoit appaisé d’assurance que votre Excellence! n’a plus de plaisiers que de secourir ceux qui font leurs affaires avec Justice et fidelité a tous ces sujets Je supplie Votre Excellence! très humblement de m’accorder un petit detail du moÿen dont mon Epoux doit se servir.

Premierement. Pour obtenir de suite tels payements qui lui revienent de leurs hautes puissances les états de La Zud-Caroline.

Secondement. Pour faire sortir mon Commis de ma maison de Commerce a a Charleston et le faire embarquer pour amsterdam.

Pourvu que mon Epoux est d’intention par la premiere occasion soit d’amsterdam ou d’autres places de prendre passage pour Charleston, ce me seroit un grand bonheur d’obtenir de votre Excellence une Lettre de recommandation à leurs hautes puissances, ou à telles personnes que votre Excellence jugera à propos.

Me confiant dans les soigneuses sentiments de votre Excellence! J’ai L’honneur d’etre avec les Respects les plus sinceres Monseigneur De Votre Excellence La plus humble et la plus obeïssante servante

L’epoûse De Pr. Bûyck
dans L’absence de mon mari actuellement
en hollande
Addressed: à Son Excellence / Son Excellence Le Docteur Franklin / ministre plenipotentiaire des etats / unis de L’amerique septentrionnale / a Paris
Endorsed: L’epouse de Pierre Buyck
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