Les Talens du Sieur Comyn, l’etendue de ses conoissances, ses qualités du coeur et de l’Esprit, sa bienfaisance dont j’ai tant a me louer; ses procédés honêtes envers la france ma patrie et envers les Etats unis de l’amérique, ont fait entrer dans mon ame un desir secret de lui témoigner le peu de reconoissance dont je puis etre capable.

De tous les moïens de m’acquitter de ce devoir, celui de vous engager, Monsieur, a le proposer au Congrés, pour consul de l’amérique à marseilles, m’aiant paru le plus convenable, je joins, Monsieur, a la présente, une copie de la lettre que j’ecris à Mr. le Comte Potocki officier polonois qui sert actuellement, dans l’armée de Messieurs les américains.

Je ne doute point, Messieurs, qu’elle ne produise son effet, si je suis assés heureux, pour qu’un moment de loisir vous en permette la lecture.

Si ce qu’elle contient, peut, Monsieur, vous interesser autant que je le souhaite, vous me pardonerés d’autant plus volontiers la liberté que je prends de vous distraire un moment de vos occupations.

Il me seroit bien difficile de vous présenter, Monsieur, un sujet plus capable, et il m’est impossible de lui presenter un Protecteur plus Puissant, plus considéré, et plus digne de l’etre. C’est, Monsieur, le cri de ma nation; elle n’est pas la seule qui vous rende cette Justice.

Je suis avec un tres profond respect, Monsieur, Votre tres humble et tres obeïssant serviteur