Votre grande reputation, et ces talents, qui vous ont distingué en soutenant les droits, qui competoient a votre Patrie, les aliances tres respectables, que vous avez nourries, et etablies pour les proteger, l’independance, que moiennant votre sagesse vous lui avez acquie, sont des eternels monuments de votre gloire, et des 13 vastes Provinces que vous reppresentez.

Ne soyez pas surpris, qu’un Italien soit admirateur de si grandes actions. C’est un Italien qui a de quoi les eterniser moiennant les ciseaux, que il pourroit faire employer en les faisant sculpter en marbre blanc statuaire pour les transmettre de fils en fils aux descendans de tant de [heros?] que l’Amerique a produits, et qui ont sacrifiée leur vie pour leur liberté.

Je suis donc proprietaire des plus belles carrieres des marbres statuaires de Carrara non moins que des beaux blanc veinés acts [apts] pour les piedestaux, et de beaucoup d’autres Breches, qui me mettent a même de pouvoir servir les Etats d’Amerique au mieux, d’autant plus, que j’ai un Frere, qui a beaucoup de genie, et de merit dans l’art de dessigner, et de modeler, ayant etè à Rome, ou il est encore, treize ans pour en faire cette etude.

Si vous eussiez la bontè de me donner un’ idée en ecrit du dessein, ou model, soyez certain, que vous verriez quelque chose de digne de votre attention, et de celle de vos constituants. J’aimerois, que l’idée même du grand monument, qu’on devroit eriger, fut un produit de vos grands talents. Vous qui etes à Paris, avez des exemples dans la Place des Victoires, et dans la Place de Louis quinze, outre les autres, que moi même j’ai vues, que la France a fait eriger. Ces sont des choses tres eclatantes, même en politique, pour etablir l’esprit des Nations.

Excusez Monsieur tant de libertè. J’ai servi pour beaucoup d’années en fait de marbresle Roy de Prusse, dont je suis chargé d’affaires en Italie. Je sers toujours la Cour de Naples, celle de Raguse (?) a été pourvue de marbres par moi dans les tems passés. J’ai un Frere a Londres, qui y vaque au commerce de nos marbres actuellement encore; et beaucoup de mes marbres sont a Paris aussi. Je vous dis tout ceci pour me faire connoitre de votre respectable personne. Et outre cela vous pourriez vous informer de ma Famille à la cour de Modene ayant l’honneur d’être surintendant de marbres pour ce Souverain, et son Chambellan. En vous priant de vouloir bien m’honnorer de vos ordres et vous assurant de mes respects je suis tres parfaitement votre tres humble et obeissant serviteur