Copie

Je soussigné Philippe Ricot capitaine des vaisseaux des Etats unis d’Amérique et commandant le corvette nommée La Vengeance, me conformant à la demande de Monsieur Le Commodore Paul Jones mon commandant, Je lui donne connoissance et affirme les divers cas, plus bas enoncés, dans lesquels M Landais capitaine de la fregatte L’alliance a dans cette croisière paru s’ecarter de la subordination qu’exige le service.

J’ai observé, que le 31. Aoust, il lui fut fait par le commandant à quatre heures et demi du soir, le signal de chasser une voille a vuë, ce à quoi M. Landais ne s’est pas conformé. Le lendemain premier Septembre le commandant lui fit le signal de passer à sa poupe lui parler, ce que M. Landais n’a pas fait.

Que le 1er Septembre, les capitaines de la division s’etant rendus à bord du commandant suivant ses ordres, M Landais fut le seul qui s’y refusa, et quoique MM. de Chamillard et Cottineau se transportèrent à bord de l’alliance pour l’y engager il persista dans son refus.

Que dans la nuit de 23. au 24 du dit mois, pendant le combat entre le bonhomme Richard et le Serapis, l’alliance est restée à portée de canon du batiment ennemi depuis huit heures et demi environ, jusqu’à dix heures, sans que je l’aye vû faire feu; J’ajouterai que le premier Octobre à huit heures du soir, je reçus ordre du commandant d’aller dire à M. Landais qui étoit au vent, ~y2 de venir prendre poste à sa poupe, ce à quoi il me fut répondu et repetté par M. Landais lui même “Allez dire au Commandant qu’il aille où il voudra” Linconséquence de cette réponse, et sa malhonnêteté envers moi, m’a obligé depuis à en témoigner mon mécontentement à M. Landais, qui a paru l’avoir oublié.

J’affirme les faits ce dessus Enoncés