From Benjamin Franklin: “The Eagle and the Cat” (unpublished)
L’Aigle et le Chat fable allégorique de M. franklin, mise en vers par M. L. A.***

En Amérique, un beau matin,

L’Aigle s’abbatit avec joie,

Sur un jeune animal, vif, alerte et l’oeil fin,

Qu’elle prenoit pour un Lapin:

C’etoit un Chat. O l’excellente proie,

Disoit elle, que je tiens là!

Par mon bec aujourd’hui ce Lapin passera:

C’est un friand morceau pour ma royale panse

Et la Dame, en volant, le dépeçoit d’avance:

Quand le Chat irrité soudain se retourna.

Il est armé par la nature.

De sa griffe il fit à l’instant,

A Sa Majesté l’Aigle une large blessure.

Elle écarte la griffe, il se sert de la dent.

Enfin, par plus d’une morsure,

Le combat devient si sanglant,

que l’Aigle redescend, pose le Chat à terre,

Pour le laisser aller ouvre humblement la serre,

Le moins mal qu’elle peut se rajuste le flanc,

Et regagne son nid, en teignant l’air de sang.

La voilà tellement déchirée et meurtrie,

qu’en embonpoint jamais elle ne reviendra,

Et que la Dame ne prendra

Chat Américain de sa vie.

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