From Jeudy de l’Houmand (unpublished)
de Caffé Conti devant le Pont neuf, le 10 Xbre 1784
Votre Excellence

Dans le moment où je comptois avoir l’honneur de vous envoyer la copie du remède pour la Pierre, dont vous avoit parlé M. Péérés ami de M.    , un revers sinistre m’étant survenu, et ayant été obligé d’y sacrifier mon temps depuis 5 jours, il m’avoit été impossible de pouvoir vous le faire parvenir que dans le moment; et encore a t’il fallu que j’aye pris sur moi même, pour vous donner cette preuve de mon entier dévouement, et du désir que j’ai eu de pouvoir contribuer au retablissement de la santé de Votre excellence.

En l’autre part, Elle trouvera la recette dont s’agit, qui est si simple que je ne doute point qu’Elle n’en fasse usage, pouvant l’assurer que ce remède a gueri radicalement le particulier qui m’en a donné copie.

Heureux seulement d’avoir cette occasion de vous assurer de mon respect, j’ai l’honneur d’être avec les sentimens les plus distingués et les plus respectueux Votre Excellence Votre très humble obeissant serviteur

Jeudy de Lhoumand

Remède souverain contre La Pierre
1 once ½ racine d’asperges
1 once ½ racine petite houx
1 once ½ racine de saxifrage
¼ d’once de Pierre d’éponge en Poudre.

Vous lavez les Plantes, les faites bouillir dans six demi setiers reduits à cinq; vous laissez infuser le tout pendant une demie journée, et le Malade en boit la moitié dans le courant de la matinée à jeun, jusqu’a parfaite guerison.

L’Auteur de cette découverte assure que cette recette a fondu si insensiblement sa Pierre, qu’il la rendue en morceau d’une boue gluante; et celui qui l’a donnée à M. jeudy de Lhoumand, Lui a protesté que depuis 15 ans il n’en a pas senti la plus petite douleur, quoiqu’il en ait été tres afflige.

Comme il est plein de vie il seroit facile de lui faire parler à Son Excellence Mr. Franklin.

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