William Temple Franklin to Louis-Guillaume Le Veillard (unpublished)
New York, le 18 Janr. 1786

Je ne puis, mon cher Ami, etre ici, et laisser partir le Pacquetbot sans vous donner signe de Vie. Je vous ai ecrit il y a quelques tems de Philadelphie et vous envoya[i] les Graines pour M. Thiery. Je n’avois pas alors payé Bartram, Je l’ai fait depuis. Voici son Reçu, montant a Six Pounds, ou seize Dollars, que Je vous prie de recevoir et de porter a mon Credit. Je vous ai deja fait beaucoup de Demandes et J’en ai encore beaucoup a vous faire. Vous voyez combien Je suis persuadé de votre Amitié et de la sincerité de votre offre de Services, puisque J’en use si librement. Mes Demandes actuel sont 1º De vouloir bien faire mettre la Lettre cy jointe pour St. G[ermai]n a la Grande Poste—si toutefois vous n’avez pas des Ordres contraires de notre Amie. 2º D’envoyer par la petite Poste la Lettre cy joint pour Mazzar

Comme Mazzars pourroit avoir changé sa Demeure il seroit peut etre prudent d’envoyer la Lettre par un Messager; si on ne le trouve pas, on sauroit ou il est chez Mr. Jefferson

—de lui payer pour six Paires de Souliers, que Je lui commande, et aussi de lui procurer les facilités de me les Envoyer a Philadelphie le plutot possible. 3º De m’envoyer par la meme occasion, Deux boisseaux de la meilleure Graine de Luzerne. 4º L’Ouvrage d’un Architect de Paris qui devoit paroitre dans ce Mois, chez Jombert Rue Dauphine, contenant quelques Plans de Maisons qu’il a battis dans la Ville.

Voila tout pour le moment. J’ai reçu il y a quelque tems une Lettre de Vous. Je ne me rapelle pas si J’ai repondu mais Je ne l’ai pas avec moi. Je suis ici depuis le Commencement de l’Année pour quelques Affaires de Famille. Elles sont finies et Je retourne demain a Philadelphie. Rien n’est encore determiné au Congrès a l’Egard de mon Ayeuil ou de moi. Nous sommes arrivés dans ce Pays au Moment ou ils se dissipoient par leur Constitution, et ils ne sont pas encore assez nombreux pour prendre des Affaires majeures en Consideration: Il n’y a en ce Moment que sept Etats representés. Dès le Printems Je compte habitter chez moi dans Les Jersies, ou J’ai deja donné les Ordres pour faire preparer pour la Reception des Chevreuils que J’attends avec Impatience. Ceci me rapelle que J’ai encore une Demande a vous faire. La Chasse est excellente dans ce Pays, mais les bons Chiens d’Arret sont rares. Si par vos Amis vous pouviez m’en trouver un Jeune tout dressé, vous rendriez un tres grand service a Moi et a M. Bache qui est un grand Chasseur. M. Thiery pourra peutetre vous en faire avoir un. Je ne voudrai pas que vous vous addressiez à M. Le Roi—a qui Je crains d’avoir déja donné trop d’ambarras.

Adieu mon cher Ami, Je vous ecrit en Voyageur par la premiere Occasion Je vous ecrirai plus en detaille. Rapellez au souvenir de tous mes Amis et Amies et ne m’oubliez pas surtout auprès de Madame et Mademoiselle Le Veillard pour qui J’ai l’affection d’un fils et d’un Frere. Je vous embrasse bien tendrement et je suis pour la vie, Votre Ami

W.T.Franklin

p.s. Je ne vous ai pas encore parlé de la santé de mon Ayeuil. Je l’ai laissé bien portant a la fin du Mois dernier mais Je ne le trouve pas si gai qu’a Passy. Il pourroit aussi dire la même chose de moi. Mon ami, nous vous manquons.
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