From — Masse (unpublished)
ce 1 juillet 1784

ne rejettez point la priere de l’affligé, et ne detournez point votre tête de pauvre.

l’écclesiaste
Monsieur

permettez qu’un infortuné, et le plus infortuné de tout les françois, á la verité par Sa parasse et Sa nonchalance, a Se Sens Crainte reclamer l’humanité toujours Bienfaisante des anglais et celle d’un Sage et d’un philosophe tel que vous. je suis malheureux, mais je ne dois imputer la regénération de ma detresse qu’à moi même, puisque tout mes maux ne viennent que de moi.

L’histoire imbecile de ma vie, je puis l’appeller inci, me rend plutôt dans ma malheureuse fatalité, digne du pitié que du Blâme.

il y a environ dis mois, Monsieur, que je suis dans cette vicieuse et frivole Capitale, oú les Citoyens qu’elle renfer[me] si j’observes bien, me paroisent des êtres inannimées pour le bien et Sourdes aux Cris touchant du l’humanité Souffrante, puije en douter quand je vois leur inhumanité et que je le Sens par expérience.

j’ai toutefois, l’honneur d’en connoi[tre] quelques unes de ses êtres, oú en apper[ce]vant que la Surface, j’en Suis   des Compliments, des offrets et des Services, des promesses et des protections, enfin si je vous les en croire, rien ne doit efraïer l’opprimé, l’abandonné, le miserable et l’homme soufrant dés qu’il abite dans ses foyers, parce que la justice la plus intégre et l’humanité Bienfaisante, y regne: Mais tout célá Se dit et Sé pratique en parole. Car pour ces Beaux Mots ils ne les Connoisent que du nom, et ils en ignore la pratique, ils les trouveroient moins exelents S’ils les lui fallent pratiqu[er.] Mais Se leur fause urbanité française qu’ils vante tant, en Blámant les autre nations de ce que, elle leur est inconnus, et Selon la duplicité du leur Coeur qu’ils connoisent le fond.

Mais me voilá chez eux, Sans résource, Sans talens, Sans espoir, oú le manque du tout [anéanti] toutes les facultés du mon être, je lui demande (á ceux que je Connois) non du Secours urgents, Sans rougirés, il n’y a qu’une Ame vile et méprisable qui puisse en [exiser], Mais une place quelconque; alors, Ses mots Sont: et que vouloi-vous faire á célá. il n’y en a tant...et engagé vous... ont Se Souviendra que célá Se dit avec leur politese ordinaire. Mais en voyant lui ce nombre qui S’appellent un tant, les uns aprés les autres, inci qu’aux Cure des paroisses, ditributeur des aumeaunes publiques, ils lui diront á tous, o! voyé, il n’y en á tant qu’ils ne nous est imposible de donner et de rendre Service á tout le monde; inci ce nombre, que vous calculé     adrese pour en faire un tant, ne se plus, puisque vous le dispércé et lá, pour en Subtituer un qui és imaginaire. Et voilá le raisonnement frivole et subtil qu’on tient dans [ce] Siècle, appellé le Siécle de la philosophie, qui n’est que l’emule du vice non de la vertu, d’avoir la sote fatuité de vous Croire tous eclair [illegible] son flambeau, et de faire pratiquer [illegible] vertu en parole, le vice, [l’inhumanité?], l’ingratitude, la durété du Coeur, la haine, la vengence, l’impiéte et l’insensibilité pour vos semblable, mis en action, et vous n’ètes par lá que les amtousiastes du Siécle philosophe et des vos de savants et des hypocrités vertus. vous avez les apparance de toutes les [vertus] Sans en avoir aucune, Comme le vrai philosophe du généve. vous, vous exentés de rendre se[rvice] et de faire le bien.

et engagé vous. voilá les français, il sont tous libérals en Conseils et en paroles, Mais quel Conseils, qu’elle paroles, des atrocités et des insultes, leur unique but en les donnants et en les disants, et d’insultes avec maligneté et railleries á la misere d’un malheureux qui est sont Semblable, Comme S’il ne l’êté pas assé, et de vouloir l’avilir plus que netait leur propre denuement, Sans vouloir Croire qu’ils Sont tous Susceptibles d’y être un jour exposés. au contraire il lui paroient incommunicable, tant qu’ils sont dans l’état d’opulance. Mais ne voyent ils point les sots et les dupes qu’ils sont tout les jours les uns des autres, que S’ils vivent en société et si elle est toujours existante se pour ce mieux tromper. que la Société tele que nous la voyons, n’est qu’une troupe des brigans, d’asasins, des ames insasiables et avides du bien d’autruit, enfin des á droits et des voleurs rusés, toujours près, quand [il] Sagit d’un intéré pérsonnel, des dépouiller ses voisins, ses amis et ses parant, de se défaire par la glevai, qui n’auroit jamais dû Etre inventé par des hommes, de Ceux qui lui ont donné le jour, pour jouir d’un métal qui ne sert qu’á les des honnorés et á les rendre les fléaux de la société. Sans ses noires infamies, qu’elle ne sont produites que par un interét passager, Croiez vous que la société la mieux pol[icée] ne sans Cloutiré pas, que les hommes ne Ses dispércérez point pour aller vivre en en Sauvage, pour moi Sans doute fort, état á la verité, oisif, et pénible pour l’homme qui auroit gouté les charme séduisant d’un société tele qu’est la notre, Mais doux Consolant et d’un répos inaltérable.

L’amour, Monsieur, que j’ai toujours eûe Même du mon enfance et l’étude asidue que j’ai faite de quelques uns de vos célébre philosophes, tel que Sont vos nevvtton, locke, clarke, Spinoza, hobbe, Serlhoc, et adisson, est celle que Mon pere qui Conné Si bien, après y avoir fait un long cejour, vos Moeurs, vos usages, et la libérté dont vous Jouise avec tant du Succés, Ma inspirés pour votre nation, ma toujours fait passer pour en être un, et Mes moeurs, Mon Caractere, Si Souvent accusé d’attribilaire et de Contrariant, Mon Sérieux et mon impolitesse l’on toujours Comfirmer. j’aimes n’en douté point Monsieur, Ma patrie autant qu’un autre, tout Mon Sang S’il le fallet Couléroit pour elle et pour Mon roi, qui est le plus humain et le plus bienfaisant des tout les Monarques qui sont asi sur le trone. Mais qu’il me soit permit Sans ofans[er] Ma nation, de dire plutôt dieu que je fusse né anglais, je Crois que je s’èroit Moin Malheureux, pa[rce] que chez vous ont ne Connoit que [le] travail du Corps, et non Cette v[ie] oisive, éfeminée dont on nous [illegible] avec tant du Soin, Ce délá [d’ou] sort cette foule des malheureux des errans et des vagabons.

Ma derniere résource, Monsieur, a[près] les avoir vainement toutes récérchées, et en vous, et j’ose ésp[erer] Monsieur, que se ne sera pas en vain. vous trouveré sans doute Ma temérité hardie, Mais la Confiance que j’ai en vous l’exc [illegible] quoi que je nai nulement l’hon[ne]ur dans N’être Connu, ce que je vous demande, vous et facile de me le procurer, Mais ce tout á fais peut et Beaucoup pour M[oi.] Se Monsieur, de me placer pour Domestique, puisque je n’ai aucu talent; chez un anglais. je n’ai jamais Servis, j’ignore même les prémiers élements de Cet art, Si l’on peut l’appeller inci, en france sans n’est un, il faut qu’un domestique Sachet tout faire, et les Maîtres font gloire du ne rien Sçavoir; vivant toujours en brute et en automate, Ses êtres du Grandeur et d’opulance, ignorent quel que fois jusqu’á la Cause de leur Création et leur hauteur et de n’avoir dans ce monde d’autre occupation, Si non celle de nuire au peuple qui est privé du tout, et toujours regardé par ces deux Conditions, non Comme Ses Semblables, Mais Comme des outils, Si jose parler inci, naissaicere a façoner et a enbelir leur imfames désirs, quand j’ai dis que ce que je vous demandé étoi peut Monsieur, ce que, quoi quand dise l’ignorance, l’imbecilité, le fanatis[me], la dulation et les demis politiques, je Crois que tout les hommes Sont égaux par le droit du nature, et je trouve du fort ridicule et du fort chimérique toute les Conventions humaines, particulierement celle, oú l’on voit l’homme Servir Son Semblable, et l’homme quél qu’il Soit Selon le monde, Sera toujours trop Grand, pour S’abaiser jusque lá, et quand je dis peut, Ce Monsieur, que je suis l’être la plus bornée, la plus naïve, la plus Simple, la plus étourdie et la plus mal adroite qui Soit Soú le Soleil. il ni auroit qu’une Grande Commisération et Condesandance du la part d’un Maître qui pouroit Me faire goûter dans C’est état un espece du bonheur et du Contentement. hélas, que je beniré encore mon sort, et mon infortune Si la grace que je vous demande metté acordée le plutôt posible, Car je ne Sais ou donner de la tête.

j’espéres tout du votre bonté, ne M’oublié point.

permettez Moi Monsieur, Comme n’ayant point l’honneur d’être Connu de vous, de vous insérés dans Cette lettre un sértificat et une lettre de M. de [Sormeauz], Membre de l’academie d’inscriptions et belles-lettres du paris.

Mon adresse est chez m. dehamel, hotel du parc rue du l’arbre Sec á paris,

Masse, du

Marseille en proven

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