Les Vaisseaux en apareillage contrariés par les vents sont encore en rade le 17.
Le 19—Ordre au Neptune, au Bien-aimé, au Palmier, à l’Actionnaire, à l’Indien et à toutes les frégates et Corvettes qui Sont en rade, d’appareiller au premier vent favorable pour aller en croisiére. Le bruit court dans le Public qu’ils doivent aller au devant d’une Flotte angloise venant des Isles de l’amérique et dont la Frégate la Dédaigneuse arrivée derniérement de la Martinique a donné connoissance.
Le 24 après midi—Le St. Esprit, le Conquérant et le Solitaire ont mouillé en rade venant de croisiére. Ils ont fait dix prises dont trois sont rendues à Brest. La plus considérable est un Navire Marseillois de 300 Tonneaux, chargé de Sucre et de Caffé dont un Corsaire ennemi S’étoit emparé depuis 20 jours, lorsque nos trois Vaisseaux l’ont amariné avec Sa Capture: à leur arrivée en rade, ils avoient à leur bord 450 prisonniers dont la moitié consiste en Troupes venant du Continent de l’amérique. Nos Vaisseaux ont coulé bas le Navire qui les transportoit en Europe.
Du 27—Le St. Esprit Se dispose à entrer dans le Port au premier bon vent.
Par le Courier du 17, le Commandement du Dauphin Royal a été donné à Mr. le Commandant de Dampierre, et celui du Vengeur à Mr. le cher. de Retz. Mrs. de Nieuil et d’Amblimont sont destinés au commandement de deux des Vaisseaux neufs de Rochefort. Le Bisare ci devant donné à Mr. le cher. de Retz est actuellement Sans Capitaine.
Le Fendant et le Sphinx tous les deux destinés à une Mission particuliére Sont en rade. On travaille dans le Port à l’armement du Magnifique déja très avancé, et lentement à celui du Robuste.
On double en cuivre les Frégates la Gentille et l’amazone.
Depuis le 18, les vents ont toujours regné du S.O. à L’O. et nous n’avons pas passé 48 h. Sans un coup de vent./.