Est il permis, Monsieur, à un homme qui n’a pas l’honneur dêtre connû, de vous, de vous demander vos Bontés, et votre avis sur un projet dont il vous laisse le juge vingt deux ans de commission de capitaine, chevalier de St. Louis, jouissant d’une fortune honnête, jay de lambition, et le plus vif desir de sérvir attaché à la suitte de linfanterie, jattend des graces du Roy, une majorité ou une lieutenance colonelle. Mais comme je prévois que la campagne prochaine ne sera pas assés vive, pour fournir les moyens dêtre employé, je desirerois aller porter ma Bonne volonté chés vos compatriotes devenus nos alliés, jose donc vous supplier Monsieur, de maccorder une lettre de recommandation pour ce pays la, afin que je puisse y être employé à mon arrivée, et de mindiquer, la voye la plus prompte pour y arriver. Il ne seroit pas juste Monsieur, de vous demander protéction sans vous donner des hommes qui puissent par leur rang et leur poids porter un jugement sur ma conduitte, présente, passée, et à venir. Mr. le maréchal de Brisac, Mr. le maréchal de clérmont-tonnère, et Mr. le prince de montbarey sont je crois partie suffisante sur cet objet et je m’en rapporte à eux. Ce ne sera que muny de la pérmission de ce dérnier, et sans que cela puisse nuire à mon sérvice en france que je pretend à cette occassion de montrer, ma Bonne volonté, et d’aller apprendre mon métier. Lorsque je passeray à paris pour aller m’embarquer jyray vous demander vos ordres, et votre protéction si vous voulés Bien me la promettre. Jay lhonneur dêtre avec les Sentiments les plus Réspectueux et les plus distingués, Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur